L’adieu au chancre: un permis introduit pour la requalification du site d’Eurofonderie à Gembloux
Le promoteur Euro-Gembloux, propriétaire du site d’Eurofonderie, vient d‘introduire une demande de permis pour la démolition, l’assainissement des lieux et la pose de ce qui serait la première brique du futur quartier de la gare.
Publié le 02-12-2021 à 22h30
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Un premier coup de pelleteuse en 2016. Une demande de permis déposée en 2017. Et depuis lors, plus rien. Dans le quartier de la gare, le chancre de l’ancien site d’Eurofonderie, propriété du promoteur Euro-Gembloux, est resté en sommeil. Une situation qui ne satisfait personne, mais qui trouve son explication dans la volonté de la Ville d’éviter un développement anarchique du triangle formé par les chaussées de Wavre, Namur et Tirlemont. Soit une quinzaine d’hectares dont la majeure partie est aux mains de deux promoteurs: Euro-Gembloux et l’association Thomas&Piron et Besix.
Après avoir renoncé au Plan Communal d'Aménagement jugé insatisfaisant, les autorités communales, avec l'assistance du Bureau Économique de la Province, ont choisi d'encadrer le devenir de la zone grâce à un Périmètre de Remembrement Urbain (PRU). Un outil qui fixe les grandes lignes du futur quartier de gare. Au terme de longues réflexions, ce PRU a été validé par le ministre Borsus (MR) l'année dernière.
Dans la foulée, Thomas&Piron et Bésix avaient levé un coin du voile sur leur projet en bordure de N4. Cette fois, c’est Euro-Gembloux qui marque son souhait d’avancer.
"Le 16 novembre, nous avons réintroduit auprès de la Région une demande de permis unique pour la première phase de notre projet. Nous attendons désormais une éventuelle demande complémentaire", annonce ce jeudi Pierre-Hugues Charlier, chargé de projet pour Euro-Gembloux. Une fois le dossier réputé complet, la procédure pourra commencer.

64 logements, Horeca, commerces et services
Cette demande de permis comprend plusieurs volets. Tout d’abord, il est question de la démolition (l’ancien permis est périmé, NDLR) et de l’assainissement du site d’Eurofonderie.
Ensuite, de la construction d’immeubles qui dessineront un îlot à la pointe des chaussées de Wavre et Tirlemont. Enfin, c’est la rénovation des anciens bâtiments administratifs, véritable reliquat du passé industriel des lieux, qui est prévue. En tout, 64 logements seront créés et près de 2000 m2 dans lesquels s’installeront services, établissements Horeca, commerces…


Par ailleurs, une nouvelle voirie, dont la demande d’ouverture sera analysée par le conseil communal, sera aménagée.
Cette demande de permis, qui fera le moment venu l’objet d’une enquête publique, diffère assez peu de la mouture présentée aux riverains lors d’une réunion d’information préalable en 2017.
Néanmoins, quelques modifications ont été intégrées sur base des résultats de l'étude d'incidence ou pour s'inscrire dans le cadre du PRU. Les balcons qui donnent sur les jardins des habitations de la chaussée de Wavre ont été retravaillés pour préserver l'intimité des riverains, par exemple. "Nous avons aussi diversifié notre approche, à la demande de la Ville, en prévoyant plus d'espaces alternatifs comme du coliving ou du coworking."
Rappeler l’ancien
Les principaux changements sont d'ordre architectural. "Nous avons amélioré les choses, estime le chargé de projet. À l'époque, nous avions proposé un enduit blanc contemporain sur l'ensemble. Finalement, nous avons choisi d'adopter des rappels de l'ancien bâtiment administratif sur les éléments neufs. Un travail assez poussé sur la brique a été fourni."

Du côté d’Euro-Gembloux, on espère voir la Région délivrer le permis d’urbanisme d’ici un an. Selon les premières projections, 6 mois seraient ensuite nécessaires pour démolir et assainir le site. Il faudrait compter trois ans au total pour sortir de terre les différents immeubles et aménager la voirie prévue dans cette phase estimée entre 10 et 12 millions d’euros.
Pour rappel, la requalification du site d'Eurofonderie se scinde en 4 phases. "La plus conséquente sera la deuxième puisqu'il sera question d'aménager la place de la gare et de créer une coulée verte jusqu'au parc Crélan", souligne Pierre-Hugues Charlier.