Gembloux: la Région refuse l’extension d’un poulailler
L’exploitant installé à Corroy-le-Château avait déposé une demande de permis pour augmenter sa capacité de production de 40 000 à 90 000 poulets. Les ministres Borsus (MR) et Tellier (Écolo) ont refusé le projet.
:format(jpg):focal(544.5x314:554.5x304)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/66NRNDYWDRGJHI43UOBL5K6UU4.jpg)
Publié le 17-09-2021 à 22h23
Lorsqu’il avait été dévoilé à l’été 2020, le projet d’extension d’un poulailler industriel installé à Corroy-le-Château avait fait grand bruit. Pour rappel, l’exploitant souhaitait, en construisant un nouveau bâtiment, augmenter sa capacité de production de 40 000 à 90 000 poulets.
Impensable pour les opposants au projet qui redoutaient alors de potentielles nuisances, que ce soit en termes d’odeurs, de mobilité ou de bruit. L’exploitant défendait quant à lui une production industrielle, dans le respect des normes en vigueur, et répondant à une demande bien réelle.
En février dernier, le collège communal avait refusé la demande de permis. «Le collège avait pris attitude sur base de sa Déclaration de politique communale, rappelle Laurence Dooms (Écolo), échevine de la Transition écologique et du Bien-être animal. Avant toute chose, j'insiste, nous ne voulons surtout pas personnaliser le propos. Mais ce genre de projet, où les poulets ne voient pas le jour, s'il peut être plus confortable au niveau des nuisances pour les riverains, pose question dès que l'on s'intéresse à ce qui se passe à l'intérieur, notamment en termes de santé et de bien-être animal. Ça ne fait pas partie des objectifs que nous nous sommes fixés. Nous visons plutôt des projets qui vont vers la transition.»
Dans la foulée, l’exploitant avait introduit un recours auprès de la Région.
Demande lacunaire
Les ministres Borsus (MR) et Tellier (Écolo) ont pris attitude durant l'été. Ils ont refusé à leur tour d'octroyer le permis en se ralliant aux motivations du collège communal concernant les impacts environnementaux, mais pas seulement. «La demande de permis unique est lacunaire sur les aspects épandages et émissions d'ammoniaque au voisinage d'un site Natura 2000», peut-on lire dans l'arrêté ministériel qui souligne également l'impact avéré du projet sur les eaux souterraines et sur la source voisine.
Laurence Dooms pointe un autre aspect. Celui-ci concerne une mare qui, comme le prévoyait le permis obtenu en 2015 pour le premier poulailler, devait être créée en compensation. «Dans les faits, celle-ci reçoit des eaux usées du poulailler. Il a été constaté que la vie biologique ne s'y développait pas. On est donc face à quelque chose qui, du point de vue environnemental, pose problème», souligne l'élue.
L’activité pourra néanmoins se poursuivre. L’exploitant devra régulariser la situation et des contrôles renforcés seront organisés. Contacté, celui-ci affirme à ce stade avoir mis son projet d’extension au frigo.
Dossiers