« Fidèles au devoir de mémoire »
En mai 40, Gembloux fut le théâtre de combats violents entre l’armée française et les troupes allemandes. La cité des Couteliers s’est souvenue.
Publié le 15-05-2014 à 07h00
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Une atmosphère toute particulière régnait à Gembloux ce dimanche 11 mai. Rassemblés devant l’obélisque du Mémorial Aymes, officiels et citoyens sont venus se souvenir de ce mois de mai 1940 où les troupes françaises ont remporté une victoire stratégique décisive sur les troupes allemandes. Cette cérémonie du souvenir s’est tenue au son de la Musique de la Marine en présence des gouverneurs des provinces de Namur et du Brabant wallon ainsi que les commandants militaires de ces deux mêmes provinces.
À leurs côtés, le président de la Chambre et ministre d’État André Flahaut, un représentant du Sénat, les ambassadeurs de France, du Maroc, de la Tunisie et du Sénégal. À noter également la délégation militaire du 1er régiment de tirailleurs, les héritiers de ceux qui se sont battus à Gembloux en 1940 et qui sont basés à Épinal. Un symbole supplémentaire lorsque l’on sait que Gembloux et Épinal sont jumelées. Étaient également présents les bourgmestres de Gembloux et de Chastre, commune où se trouve la nécropole française.
Émotion au rendez-vous
«On a souvent tendance à l'oublier mais ces combats intenses à Gembloux ont marqué un tournant décisif au début du conflit. Au prix de nombreuses vies, l'avancée jusque-là fulgurante des Allemands connut à Gembloux un coup d'arrêt. Ces trois jours permirent un repli stratégique vers l'Angleterre. «Cette bataille quelque peu oubliée des livres d'histoire a donc eu toute son importance. Il tenait lieu de s'en souvenir et c'est pour cela qu'un comité franco-belge a été créé,» explique Philippe Lebacq, secrétaire du comité.
Dans le public, c'est une grande émotion et un grand respect qui s'exprimait. Larmes aux yeux et photos souvenirs devant le monument. Pour celles et ceux qui ont eu un proche impliqué dans cette bataille, l'instant fut solennel surtout parmi la délégation marocaine, dont les ressortissants payèrent un lourd tribut lors de la bataille. Pour le colonel Raoul François, président du comité franco-belge, cet hommage fut l'occasion de citer quelques hauts faits d'armes qui ont marqué ces trois jours. Un hommage parfois personnalisé de cet écho lointain mais néanmoins vivace du conflit. «Des liens se sont créés sur les ruines du conflit. Mais la liberté n'est jamais définitivement acquise, il faut la défendre et immédiatement la reconquérir lorsqu'elle est perdue.»