Bénéficiaires, malgré la taxe
Les opposants en sont convaincus : la taxe gembloutoise sur les mâts éoliens n’empêchera pas les sociétés d’engranger du bénéfice.
Publié le 23-04-2013 à 06h00
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La Ville de Gembloux va instaurer une taxe sur les éoliennes installées sur son territoire. La taxe a été votée lors de la dernière séance du conseil communal, mercredi.
Le montant de la taxe doit osciller entre 12 500€ et 17 500€ par mât, en fonction des puissances.
L’adoption de cette nouvelle taxe, qui devrait entrer en vigueur pour l’exercice 2014, a fait bondir Miguel de Schaetzen, le CIO d’Eneco Wind, propriétaire, depuis le rachat de la société Air Energy, du parc éolien de Gembloux-Sombreffe.
Le promoteur éolien s’estime particulièrement visé par cette taxe. En effet, à ce jour, ce parc est le seul à étendre ses pales sur le territoire gembloutois. Et selon lui, les autres projets pour lesquels des autorisations ministérielles ont été accordées risquent de ne pas voir le jour. Bref, selon sa thèse, sa société serait la seule à devoir passer à la caisse.
info ou intox? Les riverains du projet de parc éolien du Ridias penchent pour la seconde proposition.
«Sur base des bilans déposés auprès de la Banque Nationale, le parc de Sombreffe/Gembloux dont il est question, a dégagé entre 2004 et2011 plus de 5 600 000€ de bénéfices, ce qui revient à 117 000€ par éolienne et par an. Ceci est à mettre en perspective avec la taxe de 12 500€ par an et par éolienne demandée par la commune. Peut-on dès lors vraiment dire qu'È Wind est floué?», s'interroge Olivier Janssens, porte-parole des opposants au projet du Ridias.
«Il s’agit de bénéfices nets avant impôt: les taxes, frais généraux et amortissement des – installations sont déjà déduits», précise-t-il encore. Et si l’on prend les chiffres des 5 dernières années, les profits sont encore plus lucratifs.»
Le consommateur paiera
Olivier Janssens relève avec une pointe d'ironie le paradoxe de cette taxe, qui vient partiellement reprendre ce qui a été donné sous forme de subsides. «Étant donné que les bénéfices des opérateurs éoliens proviennent essentiellement de subsides (les fameux certificats verts), il est piquant de constater que la commune prélève un impôt sur une autre forme d'impôt!»
Il y a toutefois un point sur lequel le porte-parole est parfaitement d'accord avec M.de Schaetzen: «Au bout du compte, c'est le consommateur qui paiera!»