Les éoliennes du Ridias : Gembloux envisage un recours
Le prochain conseil communal de Gembloux se prononcera sur un recours contre le permis accordé au projet éolien du Ridias.
Publié le 30-01-2013 à 09h20
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On n’a pas fini de parler du projet éolien du Ridias, huit éoliennes que le groupe allemand Abo-Wind veut implanter dans les campagnes, entre Meux, Grand-Leez et Lonzée.
Saisi en recours, le ministre wallon Philippe Henry a finalement décidé d’accorder le permis pour ce projet, malgré l’opposition des communes concernées.
Pour Gembloux, pas question d’enterrer le dossier. Le point a été mis à l’ordre du jour de la dernière réunion du collège communal. La décision a été prise de demander aux conseillers communaux, qui se réuniront le 6février, d’autoriser le collège à introduire un recours contre cette décision devant le Conseil d’État.
Commentaire du bourgmestre Benoît Dispa: «la décision prise par le ministre Henry ne s’appuie pas vraiment sur des éléments nouveaux. C’est juste l’appréciation qui est un peu différente.»
Gembloux avait fondé son refus en s’appuyant sur son cadre de référence éolien, élaboré au niveau communal. «L’argument a été purement et simplement balayé par le ministre, sous prétexte que ce document n’a pas de valeur contraignante. Alors que du côté de la Région, le cadre éolien n’est toujours pas sorti. C’est paradoxal», soupire Benoît Dispa
Comme il le constate par ailleurs, cette matière se prête à bien des interprétations. Selon le parti pris, on obtient des résultats différents, sans que des éléments nouveaux. n’interviennent.
«Ce qui me pousse à aller en recours, c’est d’abord qu’à mes yeux, le projet Abo-Wind est de loin le projet le plus impactant sur le plan paysager pour la commune de Gembloux. Ces huit éoliennes provoquent une entaille très profonde entre Grand-Leez, Sauvenière et Lonzée. Elles viennent percer le territoire communal. En soi, cela justifie qu’on réagisse.»
Benoît Dispa avance un deuxième élément: «Notre attitude s’inscrit dans le cadre de la position exprimée dans le cadre de l’analyse du SDER. Il y a clairement risque de prolifération de projets éoliens. Certains ont déjà été approuvés, d’autres sont en cours ou en projet. Pour un village comme Grand-Leez, le risque est vraiment celui de l’encerclement. tant la co-visibilité est importante .»
Au-delà des aspects techniques du dossier, le bourgmestre de Gembloux s’interroge sur le risque de rupture d’équilibre entre les compétences régionales et communales.
«Le pouvoir local a-t-il encore la maîtrise de son territoire? La décision du ministre est inquiétante par son laconisme. Elle évacue toutes les positions sans réel effort d’argumentation. Notre attitude était réfléchie: tout passe à la trappe sur base d’un a priori idéologique ou philosophique.»