17 millions € pour ancre r la recherche à Gembloux
La Faculté Agro-Bio-Tech va se doter d’un centre structurel de recherche. Un ambitieux programme à l’horizon 2015 qui confirme son ancrage gembloutois
Publié le 28-09-2012 à 07h00
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Trois ans après sa fusion avec l’ULG, la Faculté Agro-Bio-Tech n’est pas à l’agonie. Au contraire, le nombre de ses étudiants a augmenté et l’institution gembloutoise vient d’entreprendre un ambitieux projet de refonte complète de son pôle de recherche. Elle va se doter d’un centre structurel de recherche, à l’exemple de l’ULG qui possède déjà deux beaux fleuronsavec le Giga, dédicacé à la recherche médicale et le centre de recherche du Cyclotron.
Le centre gembloutois sera tout naturellement orienté vers les sciences agronomiques, le développement de nouvelles pratiques agricoles et de nouvelles ressources alimentaires.
Les 17 millions d’investissement proviennent des réserves de Gembloux, mais le projet n’aurait pu voir le jour sans la précieuse expertise de l’ULG, insiste le vice-recteur Éric Haubruge.
Le centre va se décliner en trois pôles, et nécessitera la construction de deux nouveaux bâtiments. Leur construction débutera en principe en octobre 2013. Ils devraient être opérationnels en 2015. Dans ces bâtiments, les équipements et les bureaux seront mutualisés. Ils comprendront au total entre 150 et 200 chercheurs, répartis sur des plateaux regroupant une vingtaine de chercheurs. «L'objectif est de susciter les échanges, la confrontation, l'interdisciplinarité, insiste le vice-recteur Éric Haubruge. On ne travaillera qu'en équipe. »
1. Environnementislife: cette première plateforme prendra place dans l’écotron, un bâtiment de 70 m sur 40. Autour d’un espace central délimité par un couloir, dix cellules seront aménagées. Dans chaque cellule, on trouvera 1m3 de terre, où l’on pourra expérimenter la culture de n’importe quel type de plante. Grâce à une série de capteurs, tout sera contrôlé: la température, l’humidité, l’éclairage… On travaillera au milligramme près et certaines cellules seront aménagées pour étudier des modes d’agriculture plus urbaine (hydroponie,etc.). En Europe, Montpellier et Londres disposent d’une infrastructure comparable: celle de Londres est plus ancienne, avec moins de capteur; celle de Montpellier travaille au départ de la lumière du jour. A Gembloux, l’ensemble de l’écosystème pourra être maîtrisé. De plus, Gembloux bénéficiera de l’appui de la station météo d’Ernage, d’où proviendront aussi les cubes de terre. La Ferme d’Argenton renferme aussi des capteurs qui relèvent les charges en gaz de l’atmosphère. Cette station, qui fait partie d’un réseau européen, sera reliée à l’écotron.
2. foodislife: cette plateforme réunira dans un nouveau bâtiment (en face du mess) une vingtaine de millions d’euros d’équipements, actuellement dispersés sur 6 ou 7 sites. On y retrouvera différents systèmes pilote de transformation de produits alimentaires (chaîne de fabrication de pains, huile, production de micro-organismes dans des fermenteur…. dans un cadre de production semi-industrielle. L’idée est de développer les interactions avec entreprises wallonnes, notamment les petites PME qui pourraient venir pour produire des petites quantités à tester
3. agricultureislife: la troisième plate-forme est déjà lancée. Sur les terres de la Faculté de part et d’autre de la Nationale 4, différentes zones d’expérimentation vont permettre de définir de nouveaux modèles de production pour réorienter les agriculteurs vers d’autres systèmes, rentables mais aussi plus respectueux de l’environnement. On y testera des modèles intégrés élevage-culture , l’interaction entre différentes essences de haies et les cultures, les effets de bandes fleuries sur les cultures, les technologies au service de l’agriculture. Bref, les 17 millions€ d’investissement vont permettre à Gembloux d’entrer de plain-pied dans le XXI siècle.