Joseph Gillain, grand nom de la BD né à Gedinne, y a désormais son "Espace Jijé"
Originaire de Gedinne, Joseph Gillain, alias Jijé, possède à présent, comme à Fosses-la-Ville , un espace dédié à son œuvre dans une salle de la Maison Languillier.
Publié le 12-05-2023 à 11h49 - Mis à jour le 12-05-2023 à 13h39
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Le bourgmestre Vincent Massinon aime mettre sa commune en valeur ainsi que les citoyens qui en ont fait sa renommée. C’est notamment le cas pour Joseph Gillain, mieux connu sous le nom de Jijé dans le monde la bande dessinée.
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Quatrième d’une famille de huit enfants, Joseph Gillain a vu le jour à Gedinne le 13 janvier 1914. Il est le fils de Marie Doffagne et Eugène Gillain. Percepteur des contributions, son père, Eugène sera amené, de par sa fonction, à déménager à plusieurs reprises. Eugène est également un poète wallon passionné de folklore. La famille Gillain habitera Gedinne de 1912 à 1920 avant de déménager vers Florennes. Toutefois, Joseph restera très attaché à ses lieux d’enfance ardennaise qui peindra et dessinera à de nombreuses reprises.
En 1924, Joseph suit ses premiers cours de dessin. Fin 1927, la famille Gillain part pour Châtelet. En 1928, Joseph Gillain est inscrit à l’École des Métiers d’Art de Maredsous pour y apprendre l’orfèvrerie. Le directeur de l’école repère les talents du jeune Joseph et conseille à ses parents d’approfondir sa formation artistique. C’est ainsi que Joseph suit des cours du soir d’histoire de l’art et de dessin à l’Université du Travail de Charleroi. Il fréquente ensuite l’école de la Cambre le jour et l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles le soir.
Un artiste aux multiples talents
De 1932 à 1946, Joseph travaille à quantité de gravures sur bois. Il a illustré, entre autres, la marche folklorique Saint-Feuillen. Il a réalisé une linogravure en couleurs pour l’affiche de cette célèbre procession qui se déroule à Fosses-la-Ville. Il a aussi illustré de nombreuses revues et livres, le plus souvent en langue wallonne. L’une des séries les plus remarquables est celle des Cahiers Wallons que son père met en place en 1937. A travers ses gravures, Joseph fait découvrir les traditions populaires, ses racines rurales et le folklore wallon. Il réalise également un remarquable travail de dinanderie pour l’église de Bure-Lez-Grupont: un chemin de croix composé de 14 stations.
En 1937, il se marie et s’installe à Bouvignes où il continue à développer son art, surtout dans la sculpture et le dessin.
Durant la guerre, Joseph Gillain, devenu "Jijé" pour la bande dessinée, est particulièrement prolifique. Il illustre une douzaine de recueils de Spirou, des boîtes de jeu, des calendriers, des cartes postales, des publicités ainsi que de nombreuses couvertures de l’hebdomadaire Les Bonnes Soirées des éditions Dupuis. A Corbion, dans le village natal de sa mère, on peut également découvrir une gigantesque fresque murale représentant la prédication de saint Jean-Baptiste. Une des particularités de cette œuvre est que les personnages qui y sont représentés sont des habitants du village.
Parmi les créations BD de Jijé, on peut citer Blondin et Cirage, le détective Jean Valhardi, les aviateurs Tanguy et Laverdure (repris des mains d’Albert Uderzo pour que celui-ci puisse se concentrer sur Astérix) et Jerry Spring. Jijé a également mis en images les biographies de Don Bosco, de Christophe Colomb, de Charles de Foucauld ou encore de Baden-Powell.
Décédé à Versailles le 19 avril 1980, il a été enterré à Sart-Saint-Laurent, le village natal de son grand-père paternel.