Étang de Floriffoux: pour conjurer les inondations, il faudra trouver une autre solution…
Pour endiguer les futures inondations de l’étang de pêche, le SPW a tenté de placer un tuyau pour lier les deux noues, lundi. Sans succès. Aux autorités communales de trouver une solution.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NMXR5HHFLJEUVCBJCIRQCS3ZTM.jpg)
Publié le 28-02-2023 à 13h20 - Mis à jour le 28-02-2023 à 13h21
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CQXKMTEFD5HUVGPBWRTXQ5E3OY.jpg)
Été 2021, l’eau coule à flots et l’étang formé par l’ancien bras de Sambre, à Floriffoux, déborde. Un phénomène sans précédent après lequel il faudra attendre des semaines, et l’intervention de la protection civile avec ses gros tuyaux de vidange, pour retrouver un niveau normal.
À lire aussi | L’étang de Floriffoux à découvert : on a abattu une vingtaine d’aulnes inondés puis privés d’eau
Au grand dam de Christian, voisin direct de ces deux noues autrefois bucoliques, obligé, pendant près de deux mois, à vider en continu sa cave infiltrée de toutes parts. "Encore aujourd’hui, dès qu’il pleut trois jours de suite, je dois mettre ma pompe en route. " Après analyse de la situation, le SPW (service public de Wallonie) avait déterminé que la première noue, problématique, n’était pas équipée d’une évacuation. La solution était dès lors de la doter d’une liaison avec la seconde noue, elle capable de s’évacuer automatiquement.
À lire aussi | PHOTOS | Trois semaines après, Christian n’a pas fini de pomper hors de sa cave l’étang, bouché, de Floriffoux
À lire aussi | Floriffoux : ça stagne toujours à l’étang, au bord du débord
À lire aussi | PHOTOS & VIDÉO | Floriffoux : du pompage d’étang par la protection civile au car-wash pour péniches
Lundi matin, l’espoir était donc de mise quand Christian a vu deux ouvriers débarquer des gros tuyaux sur le parking de l’étang et commencer à creuser entre les deux étendues d’eau sœurs. Mais les travailleurs ont vite renoncé et replier bagages. Relier les deux noues ne sera pas possible.
Le choc des conduites
Explications avec Serge Toussaint, directeur et porte-parole du SPW Mobilité et Infrastructure. "Nos services ont étudié la possibilité de placer un trop-plein pour réunir les deux noues qui n’ont jamais été réunies depuis très longtemps. Ce trop-plein aurait permis à la noue en question de se déverser progressivement dans celle voisine, sans écarter le risque d’inondations analogues à celles de 2021. Sur plan, il apparaissait que les conduites Vivaqua étaient placées à une profondeur de 1,5 m. Nos services ont donc effectué les calculs et, sur cette base d’enfoncement, il était possible de réaliser la connexion. Un marché a été réalisé. Nos services se sont dès lors rendus sur place mais il a été constaté que les conduites Vivaqua n’avaient un enfoncement que de 70 cm par rapport au sol. "
Vivaqua, pour rappel, c’est cette société coopérative, associant les 19 communes bruxelloises, 4 communes wallonnes et une intercommunale, qui fournit quotidiennement 360 000 m³ d’eau potable aux Bruxellois, en majeure partie, grâce à 26 sites de captage et de nombreuses canalisations. Dont celles de Floriffoux.
Saar Vanderplaetsen, porte-parole de Vivaqua, explique. "En effet, les deux noues sont séparées par une bande de terrain dans laquelle se trouvent deux de nos feeders, 2 conduites sous pression qui font partie du réseau d’adduction. Soit des grosses conduites qui permettent d’acheminer les eaux des différents sites de captage jusqu’aux réservoirs de stockage. Les diamètres de ces deux conduites sont de 1,3 m et de 1 m, et leur débit possible est de 220 000m³/jour. La première conduite date de 1970 et la seconde a été posée dans les années 90 pour sécuriser la première. Il n’est en effet pas possible de les détourner."
Désaturer le réseau d’égouttage communal
Caramba, encore raté donc. Et le SPW de se trouver fort dépourvu quand le verdict fut venu. "Nous sommes arrivés aux limites de ce que nous pouvions réaliser, dans un esprit de gestion efficiente des budgets de la Région, reprend Serge Toussaint. Mais il est à rappeler que les eaux, lors des inondations de 2021, ne provenaient pas de la Sambre et des noues mais bien des réseaux d’égouttage des voiries qui ont saturé. " La balle est donc dans le camp des autorités communales, selon notre interlocuteur, "qui pourraient envisager de redimensionner le réseau d’égouttage afin d’éviter que la saturation des égouttages ne remplisse de nouveau cette noue. Ou, via les pompiers, elles pourraient aussi décider de continuer, si d’aventure une telle inondation survenait de nouveau, de vider le trop-plein avec des pompes. Ce n’est toutefois pas à nous de nous positionner sur le sujet. "
Mais est-on près de revivre pareille situation ? Serge Toussaint conclut en une comparaison. "2021 a vu des pluviométries bicentenaires voire millénaires. Mais, l’été 2022, nous avons plutôt dû pallier à des problèmes de sécheresse et de maintien de la navigation malgré le manque d’eau."