Floreffe : le jardin partagé sera vendu et le conseil consultatif des aînés en a ras-le-bol de ne pas être… consulté
Le dernier conseil communal a décidé la vente du jardin partagé franiérois, surprenant le conseil consultatif des aînés qui l’occupe. Et se sent désormais vidé de sa substance.
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Publié le 27-01-2023 à 08h00
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C’est la goutte qui a fait déborder le potage ! Bien sûr, il est entré en hivernage, ce jardin, attenant à la maison du Part’âges (chemin privé, 4) et partagé depuis 7 ans à raison d’un jour/semaine, avec les élèves de l’école communale de Franière (et, avant Covid, l’Accueil Temps Libre). Mais le conseil consultatif communal des aînés floreffois (CCCAF) entendait bien le faire à nouveau germer, une fois la belle saison revenue. Les membres à la main verte du groupe préparaient d’ailleurs le terrain, comme cela avait été expliqué lors de sa dernière assemblée plénière.
"En février, nous devions aller découvrir le jardin partagé de Fosses et rencontrer ses initiateurs, pour nous nourrir de leur exemple et améliorer notre jardin", explique René Pynnaert, qui était alors encore président du CCCAF.
Il ne l’est plus depuis qu’il a découvert le pot aux roses. "Lors de cette réunion, l’échevin des aînés, Cédric Duquet a écouté nos projets." Sans broncher. "Or, il savait déjà que, lors du conseil communal suivant, la vente du terrain – 7 ares à bâtir – que nous occupions, était budgétée pour 48 000 €. Nous sommes tombés des nues. Sans la présence d’un de nos membres à cette séance, nous l’apprenions par voie de presse. Un conseiller a bien demandé au collège si le CCCAF avait été consulté. La réponse fut claire: non et, de toute façon, selon ce même collège, le terrain tournait à rien. Quel mépris pour nous et l’école, ses enseignants et sa directrice qui adhéraient à notre projet."
Piste de repli explorée: que cette activité migre au jardin d’Émile, derrière le lavoir de Floreffe.
"Tennis, pétanque… tout ce qui était à Franière déménage à Floreffe", de l’avis de Jean Durgtel, cheville ouvrière de feu le jardin partagé. Selon les aînés, ce déménagement forcé rendrait aussi compliquée la suite de la collaboration avec les élèves franiérois, obligés dès lors d’utiliser un moyen de transport, là où ils marchaient 350 mètres pour atteindre leur potager, désormais promis à la vente.
Roland Rontani, vice-président, démissionnaire lui aussi, lit l’article 15 du règlement d’ordre intérieur du CCCAF. “ Celui-ci est toujours informé des avis et/ou décisions relatifs aux dossiers qu’il a eus à traiter.” "Le mot “consultatif” n’a plus sa raison d’être. Quand on nous consulte, on nous met devant le fait accompli: une décision déjà prise. Tout juste avons-nous pu faire quelques remarques, prises en compte, dans l’élaboration d’un passage entre le colombier et la place Soviret. "
« Faire-valoir et gagne-subsides »
Puis, il y a ces activités menées d’ordinaire par le CCCAF mais dont il s’estime dépossédé. "Nous apprenons la tenue du prochain goûter des aînés dans le bulletin communal, explique Ghislaine Henneuse, vice-présidente. Alors que nous nous sommes démenés pendant le Covid pour remplacer le goûter par une distribution de cougnous."
Résolument pour René Pynnaert, dans ces frustrations, il y a eu une éclaircie: la majorité déchue avait permis au CCCAF d’intégrer le plan de cohésion sociale et d’avoir des alliés solides.
Depuis l’avènement de la majorité RPF-DéFI, "tout est balayé."
Déjà, du temps de la précédente mandature, quand l’actuel bourgmestre Philippe Vautard était échevin des aînés, la situation s’était empoisonnée.
Entre autres, Marie-Louise Kips se souvient d’une journée intergénérationnelle. "L’occasion pour les enfants et les aînés de partir en excursion. Nous avions voté pour Chimay, nous avions eu droit à la côte belge. Le voyage fut long à l’aller comme au retour et nous n’avions rien vu, juste eu le temps de manger. "
"Il y a un mépris par ignorance, argue un autre membre, Joseph Warzée. Nous sommes devenus des faire-valoir – mais on nous ignore quand nous ne sommes pas d’accord – et des gagne-subside. Alors qu’année après année, nous demandons qu’un budget nous soit octroyé, pour savoir où on va, couvrir nos frais, et comme cela a cours dans 80% des autres communes où un CCCA est présent. Sans rien voir venir malgré les promesses. Résultat, pour 3 paquets de semences, pour 25 cents même, il nous faut des semaines de processus décisionnels."
La déception actuelle compromet l’assemblée qui devait se tenir le 31 janvier et dont les invitations n’ont pas été envoyées par la dernière vice-présidente.