De Floreffe à Abisko en stop: Bertrand et Gabriel s’en vont voir les aurores boréales de Laponie
Mardi matin, c’est en levant le pouce que Bertrand et Gabriel ont mis les voiles. Leur destination: la Laponie suédoise et Abisko, à 3 000 km de Sovimont. Pas la portière à côté!
Publié le 10-01-2023 à 17h13 - Mis à jour le 10-01-2023 à 17h29
Un bon sac de couchage, des vêtements techniques thermorégulateurs, une lampe frontale longue durée pour affronter la nuit 20 h/24, une boussole, un couteau suisse, une pharmacie, un peu de musique, un bon livre, de bonnes godasses comme précieuses alliées pour engloutir les kilomètres – de face ou à reculons – et le billet d’avion pour le retour du 23 janvier. Lundi soir, en faisant le check, Gabriel Alvarez et Bertrand Collard, 36 ans tous les deux, n’avaient rien oublié, parés qu’ils étaient pour leur petite aventure dans tout ce qu’elle a d’imprévus.
« Un délire plus qu’une aventure à la Mike Horn »
"C’est ce qu’on peut appeler un délire, plus qu’une aventure extrême à la Mike Horn", sourit Gabriel, le Sovimontois qui n’a pas été long à convaincre, à la veille des fêtes, quand Bertrand lui a proposé ce projet un brin givré: partir chasser l’aurore boréale, ce magnifique résultat de la collision d’un vent solaire intense avec le gaz du champ magnétique terrestre.
Ça fait rêver mais le spectacle se mérite. "Ce n’est pas comme un arc-en-ciel. C’est une perturbation magnétique momentanée et aléatoire, limitée dans l’espace. Il y a des astuces, des éphémérides pour se trouver dans les zones les plus propices au bon moment. Mais il se pourrait aussi qu’on revienne de là sans rien avoir vu. " Il ne fallait en tout cas pas tarder pour profiter de la saison idéale, celle qui fait pleine nuit en plein jour.

Petite subtilité complémentaire, le trip vers le grand froid allait se chauffer à la rencontre humaine, en auto-stop. "C’est la première fois que nous allons au Nord en stop, en plein hiver qui plus est. Il y a un peu plus de 3 000 km jusqu’à Abisko, la réserve naturelle la plus au nord de la Suède. " Cette pratique du pouce tendu, au petit bonheur la chance, les deux amis y sont rompus. Si Gabriel a un peu levé le pied depuis qu’il a sa voiture et son activité de créateur-récupérateur de mobilier intérieur ; le compteur de Bertrand, Marchois devenu capitaine-matelot d’un voilier de tourisme à Marseille, atteint près de 25 000 km partagés avec les centaines d’inconnus qui ont été amenés à le charger.
La magie du contact au pays de Noël
"Chacun de notre côté, nous n’avons jamais eu de mauvaise expérience, nous partons sans crainte. L’auto-stop, c’est un état d’esprit. Si on n’est pas positif, ça ne fonctionne pas. Il faut mettre le capital sympathie de son côté. Au bord de la route, on a peu de temps pour convaincre. Au-delà du choix de l’emplacement, ce qu’on dégage joue. On est souvent chargé par des gens qui ont la même philosophie et expérience du voyage."
Si la chance ne sourit pas – le duo ne s’interdira pas de prendre les transports en commun, cela dit –, on peut la forcer en abordant les automobilistes dans les stations-service. "Mais j’ai rarement pratiqué de cette manière, j’aime laisser le choix aux gens.", précise Bertrand. Le duo, qui a trouvé un premier lift vers Aix-la-Chapelle après avoir fait une publication sur le groupe Facebook coup de pouce Vivre à Floreffe, passera par Copenhague et Stockholm. Qui sait, le duo croisera même peut-être le traîneau du Père Noël de retour de sa tournée cadeaux ?

"S i nous reviendrons en avion, faute de temps, notre démarche est écologique et est l’occasion de prouver qu’il est toujours possible de se faire des potes dans des endroits improbables. Il faut oser, mais l’expérience n’en est que plus riche. Plus que dans un aéroport où tout le monde attend et personne ne se parle." Le duo réussira-t-il son escapade, nous vous le dirons dans quelques jours.