Esperanzah! reçu 5 sur 5: notre bilan du festival
Sur 4 jours, pour fêter comme il se doit son 20e anniversaire, Esperanzah ! a accueilli 36 000 festivaliers. Pas de sold out (on s’en est approché, samedi), mais les stocks d’amour, d’engagement et de bonnes ondes étaient gonflés à bloc. En voici les enseignements. Certains en vidéo, d’autres dans le texte.
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- Publié le 01-08-2022 à 08h03
- Mis à jour le 01-08-2022 à 09h08
1.Langageuniversel dans toutes ses différences
Festival de musique du monde, l’événement floreffois est avant tout un autre monde de possibles. Sur les scènes, la programmation est éclectique. S’y succèdent des artistes qui chantent en français, en anglais, en espagnol. Des langues que peu ou prou pas mal de monde comprend un minimum. Puis, s’invitent des langues comme le Japonais de Minyo Crusaders, le Bambara de la Malienne Fatoumata Diawara, et d’autres langues, parfois imaginaires même. Sans parler des dialectes du coin de la rue ou les musiques juste instrumentales. Mais, dans les émotions et l’engagement, tout le monde boit les paroles de l’autre, en perçoit les couleurs et la saveur. Un régal.
2.Vide en scène
Petit bémol à ses moments de partages souvent intenses, parfois manqués (lire ci-contre), les instruments authentiques sont parfois noyés, voire inexistants, dans la masse d’effets programmés. C’est ainsi qu’on se retrouve devant des scènes où ne preste qu’une seule chanteuse comme Suzane (malgré la perfection de son show), sa musique venant d’on ne sait où. Ou qu’un violoncelle peine à se faire entendre sous les beats électroniques des multicolores Hercules and the love affair. Rien ne vaut pourtant les bands massifs sur scène, des groupes comme Sopico, Minyo Crusaders, The Brums ou Gaël Faye, et beaucoup d’autres, heureusement, l’ont prouvé. Ça vibre plus.
3.La presse? Niet
Quand un jeune artiste commence sa carrière, il s’émerveille souvent que des journalistes veuillent lui poser quelques questions. Puis, le temps passe, il gagne en popularité, peut-être un post Instagram ou un buzz TikTok font-ils le boulot et la visibilité d’un article? Sur cinq demandes d’interviews, trois nous ont été refusées, sous prétexte qu’untel sort son album bientôt, que tel autre doit faire son soundcheck ou prendre sa douche. Des prétextes, parfois. Dommage dans un festival aussi ouvert et loquace. On retiendra cela dit une remarque de Suzane (qui, elle, a accepté): " Oh, vous vous êtes renseigné pour l’interview?". Parce que ça aussi, c’est un métier.
4.Manque de bénévoles
Si la fréquentation du festival a baissé, il a aussi parfois dû compenser en urgence le désengagement de certaines associations en dernière minute. Nouveauté, cette année. Quand, tout d’un coup, ils manquent 8 bénévoles pour le service d’un bar, les organisateurs ont ainsi fait leur part du job, abandonnant leurs tâches pour aller servir des bières. Un festival résolument à taille humaine.