Floreffe: Kuerv, un mobilier de jardin design, symphonie de lattes pour un été relax (photos & vidéo)
Depuis quelques semaines, Jo Van Hove a lancé Kuerv, sa marque de mobilier extérieur, mêlant acier et bois, et voulue la plus locale possible. Jusque dans le nom de certains modèles : Floreffe, Namur, Dinant...
Publié le 17-05-2022 à 16h41 - Mis à jour le 17-05-2022 à 16h44
C’est depuis son appartement, au 1er étage d’une bâtisse floreffoise, face au terrain de foot, que Jo imagine, sans limite, ses prochaines créations cosy.
Stylet dans la main, il dessine sur sa palette graphique ses prochaines créations relax, sans perdre de vue la terrasse qui lui sert de laboratoire et, en dessous, le jardin commun, " un peu fou ", que les habitants peuvent s’approprier à leur gré. L’occupent: serres, jardinières et, depuis quelque temps, de quoi s’asseoir et poser son bouquin ou son verre. Farniente.
De loin, on dirait des chenilles de blindés – " j’ai un temps pensé appeler ma marque Tank, mais c’était trop militaire " –, il y a là des bancs-tables nommés Namur , Dinant et Floreffe qui donnent le ton local, puis les chaises longues répondant aux noms des quatre saisons de Vivaldi.
Dans cette symphonie de lattes, on croise Mahler aussi. " Le but, c’est de s’y installer, de mettre son casque ou de prendre son livre et de profiter. J’ai repris l’idée de l’Homme de Vitruve de De Vinci. J’ai essayé de garder les mêmes proportions, de bien positionner les charnières par rapport au bassin. "

Du bois torréfié
Avec toujours une pointe d’accent dans la voix, ce Louvaniste, arrivé par amour à Floreffe il y a près de 20 ans, explique: " Il y a trois ans, on m’a trouvé une maladie, je me suis réorienté professionnellement et j’ai cherché une activité moins stressante que précédemment.Alors, j’ai commencé à dessiner des prototypes.Des sièges, des tables. " En quête d’une validation de ses pairs, l’entrepreneur a présenté ses idées au TRAKK, le fablab namurois. " Ça leur paraissait chouette et j’ai continué à dessiner tout en cherchant comment concrétiser ce projet. Au début, pour le bois, je pensais utiliser du multiplex européen. Mais je me suis rendu compte que ça n’avait d’européen que le nom, la matière première qui partait en Asie pour être traité avant de revenir chez nous. Moi, je voulais travailler quelque chose qui soit le plus local possible, par souci de transport et de pollution. "
Celui qui a depuis un moment troqué la voiture contre le vélo pour ses déplacements, a trouvé l’alternative. " Du bois torréfié.Comme le café. Résineux, hêtre, chêne ou frêne, le bois est passé au four à 220 °C pendant quatre heures. La résine est brûlée, il n’y a plus de nourriture pour les insectes ou les champignons, les plus grands ennemis. " Le bois vient de Finlande et l’acier d’Allemagne, la découpe laser a lieu à Florennes et la peinture à Liège. " C’est fait pour durer l’éternité. Le bois est garanti 15 ans, sans traitement, à condition de ne pas le laisser prendre l’eau. Puis, tout est fait pour être changé. Si un jour le client veut intégrer des lattes d’une autre essence, je les remplacerai sans besoin de changer toute la structure. J e peux aussi personnaliser la pièce. "

Flip seat et flat pack
Les ensembles sont modulables comme l’utilité qu’on peut avoir de ces relax. Le printemps de Vivaldi peut même être retourné pour changer de position. Dans le jargon, c’est un flip seat . Quant à la livraison, elle se fait par flat pack , en kit à la Suédoise. " Tout est livré compact, sanglé, avec des vis et des gants. 25 kg. " De quoi conquérir le monde? " Ce n’est pas le but, et je suis prêt à collaborer avec des artisans ailleurs. Moi, je vise un rayon de 150 km. Ça fait un marché potentiel de quelques millions de personnes et ça m’amène aux portes de l’Angleterre, pas mal. Je n’irai pas livrer une pièce en Espagne. Par contre, si j’ai une commande de 650, bien sûr j’enverrai un camion. "
À l’heure où son compte Instagram commence à percer et génère les premiers achats, Jo est en contact avec une couturière flawinnoise qui lui crée des futons avec du chanvre et de la laine de mouton locaux. Il continue de rêver. " Si cette activité se développe, je m’imagine bien sur un bateau-atelier qui me permettrait, pourquoi pas, de fournir sur place des hôtels, des centres wellness. " En attendant, pas de rupture de stock, il est encore possible d’avoir sa chaise longue pour juillet. " Je me suis lancé, tant pis si le prix de la peinture a doublé en dix ans, que celui du bois ont triplé en deux ans, ça finira par redescendre. Puis, c’est un investissement dans la durée. "
Infos sur Kuerv: kuerv.eu/