Floreffe: guerre de clochers au pied de l’abbaye

Le 15 août, un accident dramatique a dépourvu cette majorité d’un échevin, Freddy Tillieux (PS), convalescent après un terrible accident vasculaire cérébral. Depuis cinq mois, la majorité floreffoise doit donc composer avec l’opposition lors de votes à 9 contre 9. Et cela coince. Ce jeudi, les élus devaient procéder au remplacement de Freddy Tillieux, conseiller communal et échevin des travaux, par un autre socialiste, Georges Dereau. Au vu de l’état de santé du premier, la procédure est particulière. Freddy Tillieux, paralysé et dans l’incapacité physique de s’exprimer de vive voix, ne peut signer lui-même son acte de démission. Un passage obligé en vue de son remplacement, car il est le seul membre élu de son groupe politique.

C’est donc un huissier de justice, secondé d’un médecin et de l’épouse de Freddy Tillieux, qui ont pris acte en décembre de l’incapacité temporaire du convalescent à exercer ses charges scabinales. Sur base de ce document et d’un certificat d’indisponibilité à durée indéterminée, la majorité floreffoise pensait pouvoir récupérer ce jeudi sa pleine capacité. C’était sans compter sur un certain opportunisme de la part de l’opposition floreffoise, RPF. Après une foire d’empoigne verbale, basée sur des arguments peu élogieux de part et d’autre, l’opposition a quitté la séance et privé l’assemblée du quorum requis. Résultat, pas de remplacement, pas de vote sur le budget 2022, ni d’accord sur l’octroi d’un douzième provisoire.

Techniquement, cet esclandre n’aboutira à rien. Le conseil communal se réunira en urgence ce lundiavec un copier-coller de l’ordre du jour. Et si le quorum n’est de nouveau pas atteint, la majorité pourra passer en force lors d’un troisième conseil communal successif dans le courant de la semaine prochaine. Et à cet instant, qu’importe le quorum. Soit, cet épisode n’est qu’une perte de temps pour des considérations politiques. Et un coup de bêche dans le fossé qui sépare la majorité et l’opposition. Car dans ce dossier, il s’agit davantage d’animosité sur la forme qu’un réel esprit de contradiction sur le fond. RPF n’en est pas à son premier coup d’essai pour renverser la majorité. Des contacts ont été pris ces derniers mois entre l’opposition et chaque parti de la majorité en vue d’une nouvelle coalition. Quant au collège, il connaissait déjà les règles du jeu en 2018. Une courte majorité, c’est risqué. un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.