Thon - Floreffe: un transfert de quatre paons qui permettra encore longtemps à l’abbaye de crier "Léon" (photos & vidéo)
Depuis jeudi, Léo a été rejoint par Léon, Léonie, Léontine et Léa à l’abbaye de Floreffe. Quatre de ces superbes volatiles ont été rapatriés depuis le Bois Pelé de Thon. Cadeau d’une particulière.
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Publié le 25-01-2022 à 19h27 - Mis à jour le 25-01-2022 à 21h28
La roue tourne et elle fait la fortune symbolique et multicolore de l’abbaye de Floreffe. Jeudi en fin de journée, quelques élèves du Séminaire, curieux, se demandaient qui pouvait se cacher dans cette cage, recouverte d’un voile. Un dinosaure? Bien sûr, ils n’ont pas cru ces professeurs qui tentaient de leur faire croire ce bobard. Non, quatre paons venaient d’être rapatriés des hauteurs de Thon.
Il y a quelques mois, dans nos pages, Antoni Filée, professeur de sciences humaines et passionné d’animaux (il y en a une belle petite ménagerie parmi les vieilles pierres abbatiales), craignait que le bel oiseau disparaisse, faute de représentants et de reproduction. Aujourd’hui, il est aux anges: cet arrivage providentiel va permettre de pérenniser la présence des Phasianidés à Floreffe.
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"Trois femelles, dont deux en âge de se reproduire, et un mâle, c'est inespéré! Les paonnes ont déjà passé leurs premières nuits dans les hauts arbres de l'abbaye. Mais Léon, avant de goûter à la liberté, va devoir cohabiter avec Léo, dix ans et présent depuis quelques années chez nous, qui a déjà repéré les nouvelles venues. Nous allons tout faire pour que la rencontre entre les deux mâles ne soit pas houleuse. Ils se partageront sans doute le territoire.Comme dans le temps, quand l'un de leur prédécesseur restait près du moulin et l'autre régnait en haut."
Un cri dans la nuit
"Ce beau cadeau ", inattendu, Antoni le doit à Marie-Annick Materne, habitante de Thon, lassée de devoir enfermer ces animaux intrigants dans une volière de compétition mais bridant leur liberté. "En avril dernier, explique la bienfaitrice, alors que j'étais dans mon chalet dans le bois, j'ai vu passer un gros faisan, sans queue qui s'est révélé être un paon. Un peu plus tard, en pleine nuit, il y eut un vacarme épouvantable. Plus de doute possible."
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Les jours suivants, l'oiseau s'est à nouveau approché de la cabane, se couchant parmi des carreaux de rechange. "C'est fou ce qu'ils aiment se regarder! Le soir, il dormait dans un arbre face à ma chambre. Je criais et il me répondait. Mais, la journée, il restait toujours à bonne distance."
Les mois passant au rythme de ce " je t'aime moi non plus ", "Léon" a pris ses aises et personne n'est venu le récupérer, malgré les avis de recherche disséminés çà et là. Et tant qu'à faire du tourisme, l'oiseau a régulièrement pris l'apéritif chez les voisins, avant de découvrir le quartier, plus loin. "Et là, les gens ont commencé à nous téléphoner: ils en avaient marre de voir notre (sic) paon au milieu de la route, faisant ses besoins sur la terrasse ou mangeant salades et roses. "
Incapable de rappeler la têtue bête, Marie-Annick a eu beau distribuer des filets pour qu'on l'attrape et le lui ramène, sans succès. Alors, en guise d'appât affriolant, la sexagénaire est allée chercher une femelle… qui a disparu aussi vite. "Un renard? Non, elle est réapparue plus tard. Mais, sur cet entre-fait, j'en avais racheté une autre."
Chez Marie-Annick, cinq étoiles sur Paon Advisor!
Le charme faisant effet, Léon est revenu au bercail, et leur union a donné deux œufs suivis de deux naissances, le 15 juillet. Un des paonneaux n'a pas survécu, l'autre s'est fortifiée. Marie-Annick s'est retrouvée avec quatre de ces animaux royaux – "il y eut encore huit œufs, heureusement pas couvés! " – et un dilemme: leur rendre la liberté, et s'attirer les foudres de quelques Thon-Samsonnais, ou les garder en cage? Un crève-cœur pour celle qui dit "souffrir d'anthropomorphisme" tant elle veut le bonheur de la faune qui l'entoure. Pour dire, sur conseils de pros, c'est en self-service que Léon, Léonie, Léontine et Léa disposaient de céleri, chou-fleur, insectes lyophilisés et autres cerises de Madagascar.
En ce début 2022, pour un nouveau départ, qui pince le cœur, Marie-Annick a préféré faire don de ces volatiles à quelqu’un qui aurait plus d’espace à leur procurer. L’abbaye était toute trouvée.
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La proposition de Marie-Annick était donc une occasion en or. "Avec Renaud, le chauffeur de l'abbaye, il nous a quand même fallu 25 minutes pour attraper tout ce beau monde." Quitte à continuer à rêver éveillé, Antoni espère qu'il y aura prochainement des naissances à l'abbaye, et qu'il pourra agrandir l'espace réservé aux paons, dans la cour des sœurs, à droite du bâtiment principal de l'école. Quitte à déménager les poules vers la partie "ferme", en contrebas.
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