Cocotte en papier porte ses premiers fruits
Effervescence du côté de la Grange Cocotte. Le temps des premières autocueillettes est venu pour les 86 inscrits.
Publié le 19-06-2021 à 06h00
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Du projet sur papier au défi du terrain, le potager géant de la Grange Cocotte (l’ancienne grange, bienveillante, qui surveille ces activités agricoles voulues plus écoresponsables), se développe bien. Il y a quelques mois, les dernières parts du projet étaient vendues, permettant aux initiatrices, Hanna Dupont et Maude Verhulst, de lancer leur aventure et à leurs abonnés de bénéficier d’un abonnement de 32 semaines (320€) en fruits et légumes à récolter sur place, un terrain de 90 ares aux abords du n° 13 de la rue de Malonne.
«Nous avons quelques personnes sur une liste d'attente et des amis bruxellois, qui avaient pris leur part par sympathie mais sont un peu loin pour venir récolter chaque semaine leur panier, sont prêts à laisser leur place.», témoigne Hanna, ravie de l'intérêt suscité par son projet qui est aussi sa reconversion. L'ancienne pâture s'est métamorphosée et accueille désormais «tutti frutti» et légumes aussi. Pois, laitues, bettes, radis… Le tout encadré par des haies favorisant la biodiversité.
Pas de mystère, «la météo a joué les trouble-fête, explique Hanna. Résultat: trois semaines de retard dans notre planning, tout est arrivé en même temps. Les paniers des abonnés sont conséquents, nous essayons de les équilibrer au mieux.»
Les deux néopaysannes savent pertinemment qu'elles n'ont pas la mainmise sur les saisons, le travail se passe ailleurs. «Avec le froid, des plantes n'ont pas poussé mais, dès que la chaleur a fait son apparition, elles ont monté ou fleuri. Nous essayons de sensibiliser les cueilleurs au fait que ce n'est pas impropre à la consommation pour la cause, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Un cerfeuil monté, par exemple, peut être cuisiné de manière classique, en soupe, en quiche.»
Se prémunir de l’orage
Sur les hauteurs de Buzet, ce que les maraîchères redoutent le plus, c'est le vent. Mais quand la neige s'invite en avril et que les orages de juin sont costauds dans la région, le mal peut vite être fait même s'il met de l'eau de côté, dans les citernes, pour retarder ou empêcher la sécheresse, connue l'année passée. «Heureusement, il n'y a pas eu de dégâts. L'eau a dévalé mais nous avions eu la bonne idée d'établir nos lignes de manière perpendiculaire à la pente.» Pour se prémunir des inondations et coulées de boue, comme on en a vu il y a quelques jours, Hanna préconise une utilisation du sol plus douce. «Nous travaillons avec des planches permanentes. Nous essayons toujours de garder une planche au même endroit pour accéder à nos plants, histoire de ne pas piétiner le sol, de le laisser respirer et qu'il soit bien poreux. Nos engrais sont verts et nous veillons à ce que le sol soit le moins nu possible. Ça évite l'érosion et permet aux êtres vivants de travailler pour nous. » Comme cette buse qui, de manière impressionnante, a plongé sur un mulot devant les yeux de quelques privilégiés. Ou ces coccinelles que les agricultrices ont rapatriées du potager vers la serre que les pucerons ravageaient. La cohabitation est parfaite.