Prochaines fraises dans trois semaines à la fraiseraie de Taravisée
Depuis quelques semaines, le magasin de la fraiseraie de Franière n’ouvre plus qu’épisodiquement. Trop peu de récoltes.
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- Publié le 27-06-2020 à 06h00
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«Il faut se rendre l'évidence, ce n'est pas une année à fraises pour la région», explique d'emblée Bernard Verstraete, exploitant la fraiseraie de Taravisée depuis près de vingt ans. Après un mois de mai, dont la réouverture du magasin après confinement, a permis d'écouler des gros stocks de justesse, le mois de juin fait disette. La faute aux aléas climatiques.
Hiver trop chaud, saints de glace trop froids
«Les fraises de ce mois de juin sont données par des plants frais mis en terre en août, qui se sont développés jusqu'octobre. Cette variété a besoin de 700-800 h de froid, en dessous de 7 °C. Ce qui stresse la plante et induit la florescence. » Sauf que cette année, il n'a pas fait froid, il n'a même quasiment pas gelé du tout, et l'arrière-saison fut plutôt sombre. «Mais, au moment où il ne fallait plus de gel, aux saints de glace, la température est descendue jusqu'à -4° voire -5 °C. Les fleurs des plants, alors en pleine terre et non recouverts, n'ont pas résisté. »
En attendant que les stolons se refassent la fraise, la prochaine vague de l'or rouge et sucré est attendue pour trois semaines. «En attendant, divers producteurs de fraises de Wépion ont encore su récolter un peu. À Gerpinnes également. Plus généralement, les fraises qu'on trouve actuellement en grandes surfaces proviennent de Flandre où les techniques et variétés sont différentes. Nous faudra-t-il envisager la chose? Nous réfléchissons. »
Bernard Verstraete peut aussi compter sur des plants de fraises remontantes. « Des quatre saisons, une variété plus dure, plus croquante. C'est sûr pour le client, ce n'est pas pareil. » De quoi faire dire à certains que ce sont des fraises espagnoles! «Non, c'est un autre type de fraises. Mais, cette année, nous n'en avons pas eu beaucoup jusqu'ici, elles ont eu du mal à se développer. »
Quid de la main-d'œuvre en cette année un peu pourrie? «Si certains n'ont pas voulu venir, j'ai pu travailler avec des équipes habituelles formées de personnes sans emploi – j'ai eu beaucoup de propositions -, du CPAS ou du chômage. Les cartes de cueillettes (65 jours/an), régissant le travail occasionnel, ont exceptionnellement, vu les circonstances, été doublées. Mais j'ai eu pas mal d'allées et venues. Est-ce exigeant? C'est sûr que travailler, debout, de 6 h à 15 h, voire 16, en veillant à cueillir les fruits de la bonne manière, il faut savoir le faire. »