BD| Dans les mains d’Hamo, Lord Jeffrey s’éveille à l’aventure et au mystère écossais
Invité BD du salon des auteurs namurois, ce week-end, Hamo (alias Pierre-Yves Berhin) présentera son tout nouvel album, qui inspire la jeunesse et respire le mystère.
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Publié le 11-12-2019 à 19h36
Un morceau de clé, une théière, un parapluie et un chapeau melon… les premiers indices se mêlent aux enluminures argentées sur la couverture de ce premier tome d’une série qui se voit déjà longue. Comme cet imposant escalier que descendent, avec appréhension, Jeffrey et Sherlock, son Border collie. En cet hiver 1958 étrange, le jeune héros, du haut de ses treize ans, aura fort à faire pour lever le mystère sur la disparition de son père.

Dans un si bel emballage, cet album a tout du cadeau à glisser sous le sapin. Local, en plus, car sa dynamique maison d'édition, Kennes, est lovervaloise et son dessinateur, floreffois, Hamo. Associé au Bruxellois Joël Hemberg, nouveau venu dans le monde de la BD, Hamo reste dans ses thèmes de prédilection, après l'adaptation du roman de Jules Verne Deux ans de vacances: l'aventure tout public avec encrage jeunesse. «Dans le fond, j'ai toujours voulu faire de la BD s'adressant aux jeunes. Les enfants aiment s'identifier aux héros. Cette nouvelle série me permet de me replonger dans mes souvenirs. C'est sûr, l'enfant que j'étais aurait aimé avoir ce genre d'album dans les mains. » Avec, comme héros, un personnage neutre et naïf que le duo va pouvoir faire gagner en maturité. «Jeffrey, c'est un personnage à tiroir, comme Tintin ou Spirou. Les aventures incroyables que propose Joël vont permettre de l'emmener autre part. Joël m'a confié son bébé, cela fait quinze ans qu'il mûrit son projet. Je me le suis approprié mais dans un partenariat très sain. Chez Kennes, nous formons vraiment une équipe. »

Le train d’Agatha Christie a eu du retard
Après sa plus longue série à ce jour, Special Branch, l'auteur continue de filer à l'anglaise, ou plutôt à l'écossaise, sans vraiment le vouloir mais avec un nuage de délicieuses références dans son thé. Et ce, dès le titre de ce premier volume (petit mais touffu, 62 planches), Le train de 16 h 54, soit quatre minutes de retard sur un célèbre roman d'Agatha Christie. «Mais il est aussi question d'un climat de guerre froide, d'un côté hitchcockien mais aussi shakespearien. Il y a plus d'une référence à Alice au pays des merveilles, aussi. Sans parler d'un gros clin d'œil à Harry Potter. En fait, nous puisons dans un vivier folklorique et traditionnel mais il y aura aussi des références historiques, sur l'Empire britannique. Et une petite touche fantastique, sans magie ni créatures.» Entretenant le mystère sur sa «réalité traficotée» (celle qui fait rouler les trains anglais à… droite), le duo semble avoir de la suite dans les idées et de quoi surprendre le lecteur tout en le tenant en haleine. «Jeffrey rêve-t-il, est-il dans le coma, tout est possible. »

En plein story-board du 2e tome, Hamo reviendra dans son village natal: ce dimanche 15/12 au salon des auteurs namurois à l’Abbaye de Malonne. À 14 h 30, il rencontrera les visiteurs dans une conférence aux allures de questions-réponses. Après quoi, il dédicacera ses albums avec des bouilles de personnages auxquels nous sommes déjà attachés.

«Il y a eu trois versions de story-board, elles-mêmes déclinées trois fois. Une fois, la maman s’achetait un grand chapeau; l’autre fois, le chien suivait à l’odeur un fish and chips. Ce n’est pas évident. Dans une scène, rien n’est gratuit, cela raconte derrière les apparences. Il faut une alchimie entre ce qui est raconté et le décor. Du coup, on bouge un pion, puis un autre, jusqu’au moment où ça percole et où l’ensemble se tient bien.»




De quoi laisser une voie royale à Krakin'Kellys, le projet irish punk qu'il entretient avec cinq autres joyeux drilles et qui déménage. Un EP, Irish Tribute, fait patienter les fans, cet hiver, avant le deuxième album, en mars.
Infos: facebook. com/krakinkellys/
Lord Jeffrey, t.1, «Le train de 16h54», Kennes, 64p. 15,95€