Paul Lannoye: «La 5G, une expérience sur l’humanité entière»
Le Floreffois tire la sonnette d’alarme, alors que dit-il, «le discours ambiant veut que la 5G, c’est bien, et que cela ne se discute pas».
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Publié le 25-11-2019 à 06h00
Le futur sera digital. La 5G, il faut y arriver au plus vite. Voilà le discours ambiant que dénonce Paul Lannoye, qui passe d’un combat à l’autre, depuis des décennies. Celui qu’il mène contre la future norme de connexion mobile lui semble d’un intérêt vital… pour l’humanité entière. Excusez du peu. Il n’est pas le seul à estimer que tous les signaux d’alerte sont allumés, même si l’appel mondial aux dirigeants politiques auquel il a participé, il y a quelques jours, n’a pratiquement eu aucun écho.
Et pourtant, nous dit l'octogénaire floreffois: le grand public serait selon lui extrêmement mal informé, tandis que le monde politique se complairait dans un unanimisme voulant que la 5G, c'est bien, et même indispensable. Non, non et non, clame Paul Lannoye. Vous pensez que la 5G, c'est la simple montée en puissance en vitesse et en débit, succédant à la 3G et la 4G? «Pas du tout, c'est une rupture totale. La 3G et la 4G, c'étaient presque les mêmes gammes de fréquences de transmission. Avec la 5G, on multiplie par 1 000 en volume de données transmises par seconde. Le but, c'est de connecter tous les objets. Pour cela, on a besoin de ces gros débits, mais aussi de vitesse. Les temps de transmission seront 50 fois plus rapides».
Autre signe d'un bond en avant technologique inédit, que souligne le militant de la cause écologique: pour connecter tous les objets, il va falloir non seulement une multitude d'antennes relais, «mais on va aussi lancer des milliers de satellites émetteurs et récepteurs. La société d'Ellon Musk en a envoyé 60 en orbite au mois de mai, et 60 autres en octobre. Si Huawei s'aligne et si Amazon s'en mêle, imaginez tout ce qui va tourner autour de nos têtes. Par comparaison, le système GPS mondial fonctionne avec une cinquantaine de satellites».
Les normes actuelles poseraient déjà problème
Constat de Paul Lannoye: «Les fréquences que la 5G compte utiliser n'ont pas été étudiées, ou presque pas. Alors que pour les normes actuelles, beaucoup plus faibles, des milliers d'études décrivent les effets possibles de l'exposition prolongée à de faibles radiations. On parle surtout de problèmes neurologiques, ou d'autres maladies de civilisation, comme le cancer».
Le fondateur et militant de l'ASBL Grappe estime qu'avec le passage à la 5G, «on fait une expérience sur l'humanité entière», au risque même, avec tous les satellites nécessaires «d'influencer l'ionosphère». Tout cela «en n'ayant aucune idée des effets possibles. Déjà dans les années 2000, des études sur les radiofréquences évoquaient l'impact sur l'ADN. Avec la 5G, on est de plus en plus dans le scénario des apprentis sorciers, ça ne fait aucun doute».
Outre les conséquences qu'il redoute pour tous les êtres vivants, on le lira par ailleurs, Paul Lannoye est interpellé et interpelle sur les grands promoteurs mondiaux du «tout connecté» et de l'intelligence artificielle: «Des milliardaires mégalomaniaques ou des dictatures de plus en implacables comme la Chine, également dans la course». La conclusion: «Attention, il s'agit d'un progrès technologique, mais qui implique beaucoup de conséquences et de changements profonds».
Tout le monde s'en fout? «Je sens un frémissement. Début de l'année, j'avais écrit mes craintes au Conseil supérieur de la santé. Je n'ai reçu aucune réponse. Sauf celle, indirecte, d'un médecin membre de cette institution, interrogé sur ce courrier par la Libre Belgique. Il a répondu que mes craintes ne sont pas infondées».