Un humour sexiste et con
Le macho harceleur, dont on vient de refroidir les ardeurs, réplique parfois par des arguments à chaud désarmants. Bien que creux et bateau, du genre: «Quoi!
Publié le 03-08-2019 à 06h00
On peut plus rigoler», ou encore, «C’est bon, on est en festival!», il faut pourtant pouvoir y répondre afin de mettre rapidement fin à l’interaction.
Cette année, le plan Sacha distribue aux festivaliers un outil d’autodéfense argumentatif: une simple feuille, en recto verso.
Au recto, des punchlines reprenant l'essentiel de l'argumentaire du harceleur. Au verso, des arguments de défense.
«Ce qui est important, pour une personne harcelée, c'est de pouvoir verbaliser. Nommer la situation, dire que ça dérange, explique Amandine Verfaillie. Souvent, devant ces personnes qui outrepassent les limites, les victimes sont tétanisées, elles sont gênées, ne savent pas comment réagir. Or, il faut réagir, poser ses limites et les nommer. Si celles-ci sont nommées et que la personne continue, on se trouve à 100% dans le harcèlement, le non-consentement n'étant pas respecté.»
Que répondre au mec qui balance: «Quoi, on ne peut plus rigoler!». Eh bien qu'il s'agit d'un humour sexiste oppressif, plutôt con, qui blesse, banalise et génère un climat de tolérance vis-à-vis des violences verbales.
Et que dire à un lourd dragueur recadré s’étonnant qu’on ne puisse plus faire de compliments aux femmes. «Qu’une opinion non sollicitée qui envahit l’espace d’une personne, c’est du harcèlement, et pas un compliment. Et que ces commentaires liés à des attributs physiques contribuent à cultiver le mythe de la femme-objet et à sexualiser leur corps.