Accueil des Ukrainiens: un tarif à régler?
Faut-il consacrer une partie du revenu d’intégration versé aux réfugiés ukrainiens pour soutenir l’effort des familles d’accueil ? Un débat en cours.
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Publié le 23-04-2022 à 06h00
L’enthousiasme, le bénévolat et la chaleur humaine sont toujours bien présents pour assurer, à Fernelmont comme ailleurs, l’accueil des familles de réfugiés ukrainiens.
On sait aujourd’hui que ces efforts devront être fournis sur un plus long terme. Alors, comment aider au mieux… les familles qui se montrent solidaires et accueillent chez elles ces femmes et enfants qui fuient la guerre?
La question se pose aussi au niveau local, notamment autour de la table du conseil communal de Fernelmont.
"Nous accueillions déjà 36réfugiés et, mardi soir, onze de plus sont arrivés", détaille Pascale Javaux, la présidente du CPAS.Quatre Arméniens ont accompagné le mouvement. Seize familles fernelmontoises ont ouvert leur porte.
"Pour notre commune, je pense qu’on a atteint notre quota maximal" , estime la mandataire. "Je pense qu’on doit pouvoir les gérer, les accompagner…"
Philippe Rennotte, pour EPF, suscite le débat sur la manière d’offrir un soutien financier éventuel aux familles fernelmontoises qui assurent justement cet accueil.
"Le logement à moyen terme, ce n’est pas le plus évident", perçoit-on déjà du côté de la majorité.L’accès au logement est déjà compliqué pour bon nombre de concitoyens.
"J’entends dans mes contacts que certains peuvent demander 20%des allocations perçues par les réfugiés pour les accueillir, continue Laurent Henquet, pour EPF. Ce qui n’est pas évident à demander parce que, dans un premier temps, on le fait de bon cœur.Mais c’est vrai que, après un mois ou deux mois, loger, nourrir trois ou quatre personnes supplémentaires, cela a aussi un impact sur le budget des familles."
En ville pour le boulot
Du côté de la majorité, on est bien conscient de l’effort fourni par tous les accueillants. "Mais actuellement, rien n’est mis en place pour retenir ces vingt pour cent, précise Pascale Javaux, présidente du CPAS. D’ailleurs, ce n’est pas encore légalement possible."
Tous conviennent également que, si un tel système devait être mis en place, ce ne seront pas les familles qui joueront les "perceptrices" mais plutôt l’autorité publique.Ce qui évitera assurément des situations plus inconfortables, un certain malaise dans ces relations qui se nouent et avant tout basées sur la bonne volonté et la solidarité.
Par ailleurs, à Fernelmont, on constate également que certains réfugiés préfèrent gagner les villes plutôt que de rester en zone rurale. "Beaucoup veulent reprendre le métier qu’ils exerçaient en Ukraine et c’est souvent plus facile de trouver des opportunités en ville", fait-on remarquer du côté de la majorité.
Une note positive encore: l’intégration se passe dans de bonnes conditions, notamment via de petites rencontres plus conviviales, mais aussi par des cours pour améliorer l’apprentissage du français. "Il y a parmi les réfugiés un professeur de français et cela permet aussi de faciliter les échanges", souligne Pascale Javaux.Des tables de conversation devraient d’ailleurs bientôt se mettre en place. Il y a de l’appétit pour ça.