Étonnant: il y aura bien une grande éolienne au cœur du zoning de Fernelmont
Une grande éolienne au cœur du zoning de Fernelmont, c’est finalement oui pour les ministres wallons. Étonnant.
Publié le 15-11-2019 à 00h00
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Le vent ne souffle évidemment pas toujours dans la même direction sur la vaste plaine colonisée par les entreprises du zoning de Fernelmont.
Voilà qui ne fait pourtant pas les affaires des opposants au projet éolien développé par Luminus, sur un terrain appartenant à la société des Câbleries namuroises. C’est là en effet que l’opérateur énergétique veut édifier une éolienne d’une puissance de 2,35 Mégawatts qui culminera, assurément, à plus de 120 mètres.
C'est cet aspect dominant et écrasant qui avait déjà fait réagir, à l’annonce du projet, ceux qui seront les plus proches voisins. Certaines entreprises seront en effet situées littéralement au pied de l’éolienne.
Cette trop grande proximité, notamment, avait poussé le collège échevinal mais aussi les fonctionnaires délégué et technique, à remettre un avis négatif. L’été dernier, le projet semblait donc mort-né.
Mais Luminus n’ a pas abandonné. Un recours a été introduit auprès du gouvernement wallon. Avec, de manière un peu surprenante, des feux qui passent désormais au vert.
«C'est surprenant en effet», commente Christelle Plomteux, la bourgmestre de Fernelmont. «Le collège avait remis un avis négatif, vu la trop grande proximité des entreprises. Et tout près de là, nous avons également lancé un projet pour la création d'une zone naturelle où l'on veut favoriser une plus grande biodiversité (le talweg).»
Didier Delatte, l’échevin de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, est lui aussi plutôt perplexe.
«En parcourant la décision, on ne trouve pas de réponses aux principaux griefs énoncés lors de l'enquête publique. Même des travailleurs des Câbleries namuroises (la société propriétaire de la parcelle de terre sur laquelle l'éolienne doit s'élever) avaient émis des craintes de voir une éolienne tourner au-dessus de leur tête.»
L'échevin constate aussi qu'une disposition prévoit d'implanter la machine à la limite sud de la parcelle. «C'est un changement de lieu par rapport à celui repris dans la demande. Pour moi, il faut alors introduire un autre permis», estime l'échevin. L'un des arguments à soumettre au Conseil d'Etat?

Plusieurs centaines de travailleurs gagnent tous les jours le zoning de Fernelmont. Certains y habitent également. C’est le cas de l’ardoisier Luc Mauën mais aussi de pas mal de familles.
Beaucoup d'entre eux s'étaient mobilisés, le printemps dernier, pour s'opposer au projet de cette éolienne qui devrait tourner quasiment au-dessus de leur tête. «On était soulagés d'apprendre que les fonctionnaires délégué et technique avaient refusé le permis. Mais là, avec cette décision ministérielle, on est carrément... sur le cul. C'est totalement incompréhensible», s'insurge Luc Mauën. «Ce qui nous inquiète également, ce sont les autres projets en cours. On nous parle de trois éoliennes qui pourraient être implantées dans le zoning.» Comment réagir? «On va rencontrer les représentants communaux. Oui, il faudrait aller devant le conseil d'Etat. Mais cela engage de l'énergie et de l'argent...»