«Négligence administrative» du président
Tanguy Francart,président du conseil communal, n’a pas déclaré un mandat d’administrateur à la cour des comptes. Pendant quatre ans. Pas un crime capital mais ça fait tache.
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Publié le 06-10-2017 à 06h00
Disons-le d’emblée, Tanguy Francart, président de conseil communal, n’a pas accommodé le scandale «Publifin» à la sauce fernelmontoise. Mais un quadruple oubli l’a quand même placé dans un siège terriblement inconfortable lors de la dernière séance du conseil communal.
À huis clos, un élu de l’opposition a demandé à son président de séance de faire un pas de côté. Le mot «démission» a même été prononcé. Motif? Tanguy Francart n’a pas déposé à la Cour des comptes la liste de ses mandats, et ce durant quatre ans. C’est une obligation qui échappe aux conseillers communaux mais qui est par contre imposée à ceux qui sont, par exemple, administrateurs d’une intercommunale. Et c’est le cas du cdH fernelmontois: depuis 2013, il est administrateur de BEP Environnement.
«À aucun moment, je n'ai voulu masquer quelque chose, manquer de transparence», insiste Tanguy Francart. «C'est uniquement de la négligence administrative…»
Le président du conseil communal appuie son propos. «Comme conseiller communal, je dépose déjà auprès de la Région wallonne et de sa cellule de contrôle la liste des mandats. Tout est donc connu.»
Tanguy Francart insiste: ce n'est pas une volonté de masquer des rémunérations mirobolantes qui est à l'origine de cet oubli. «Ce mandat d'administrateur au BEP Environnement, c'est un jeton de présence de 100€ brut. Et on n'a pas une réunion par mois. D'ailleurs, si j'additionne toutes les rentrées liées au conseil communal, au conseil de police et au BEP, je ne suis pas à 2000€… pour toute une année.»
Il n’empêche que cette quadruple lacune fait tache. Surtout que le nom des «négligents» est publié au Moniteur mais aussi épinglé par le très vigilant et suivi site de «Cumuleo».
«Oui, même au sein du cdH, cela a été pris au sérieux. Il m'a été demandé fermement de régler rapidement cette question.» Ce qui fut chose faite… un ou deux jours avant le dernier conseil communal. Suffisant pour calmer les élus sur tous les bancs? Pas sûr.
Dans les rangs de l'opposition, on estime que ce non-respect des règles fragilise celui qui est censé en être le premier défenseur, en séance de conseil communal. En d'autres termes, ces fâcheux oublis à répétition fragilisent donc la présidence du conseil. «J'ai présenté mes excuses. Je ne vais pas inventer des motifs de justification, c'était une erreur.» Mais à aucun moment, il n'a été question, dans la tête du principal intéressé, de mettre un pas de côté. «Cela en aurait peut-être arrangé certains. Mais j'ai quand même senti que j'avais du soutien autour de moi», souffle Tanguy Francart. «Certains ont même dit que j'avais violé les règles alors que j'ai pourtant prêté serment. Un conseiller qui dépasse les 120 km/h sur l'autoroute a aussi prêté serment. Doit-il démissionner pour autant?» À chacun d'évaluer la gravité de la situation et les risques de sa conduite.