Leuze: une maison de vie plutôt qu’une maison de repos
Une fois accueilli en maison de repos, il est encore possible de… progresser. C’est ce qu’on pense au Ry du Chevreuil, réalisations à l’appui.
Publié le 24-05-2022 à 20h46 - Mis à jour le 24-05-2022 à 20h48
Maison de repos.Le choix des mots en dit déjà beaucoup sur la manière dont sont trop souvent perçus les lieux d’accueil de nos aînés. "Comme d’autres, je préfère parler de résidence de vie.Cela balaie un peu le cliché des pensionnaires assoupis devant la télévision tout au long de la journée", intervient Florence Vandevoorde, directrice du Ry du Chevreuil.
Dans cette maison qui accueille 59 résidents au cœur de la campagne hesbignonne, on veut avant tout amener de la vie et du mouvement.
"Et c’est encore bien plus important après les deux années difficiles que l’on vient de connaître", continue la responsable de la résidence. "Oui, avec le confinement, l’isolement, certains résidents ont pu s’éteindre." Le phénomène du glissement qui n’est cependant pas inexorable.
Avant même la pandémie, on appliquait déjà dans la résidence leuzoise la méthode Montessori. "En résumé, on veut rendre le maximum d’autonomie à nos pensionnaires, tout en leur assurant l’accompagnement le plus adapté", détaille Florence Vandevoorde. "Un résident demandait toujours de l’aide pour appeler l’ascenseur alors qu’il en est parfaitement capable.On l’accompagne, on refait plusieurs fois la démarche avec lui jusqu’à ce qu’il y arrive tout seul."
Tous les jours, certains pensionnaires s’impliquent dans la vie de la résidence, par le biais de petites tâches comme celles de dresser la table, déplier les nappes…

Cette approche se fonde sur un principe de base: il est encore et toujours possible de progresser, même une fois la porte de la maison de repos (de vie) franchie. "C’est ainsi qu’on met en place, tous les matins, des ateliers avec une petite dizaine de pensionnaires qui ont besoin d’un peu plus d’interactions, de stimulation", continue la directrice.Atelier cuisine, bricolage…Tout le monde met la main à la pâte.Avec des résultats probants, assure-t-on au Ry du Chevreuil.
"Il y a cette petite dame dont on n’avait plus entendu le son de la voix depuis au moins deux ans", témoigne la directrice. "Et puis, quand elle s’est remise à faire de la pâtisserie, à manipuler les œufs et la farine, elle n’arrêtait pas de rire et de lancer des Oulala! Cela lui rappelait visiblement beaucoup de beaux moments de sa vie." Un joli point d’appui pour continuer à évoluer. "On a notre petite phrase qu’on répète régulièrement.On avance souvent, on recule parfois mais on essaie toujours." Tout simple et visiblement efficace.