Éghezée: foutu Covid, Oli.f ne verra ni l’Olympia ni Jeanne Mas

En première partie de Jeanne Mas, Oli.f devait enchaîner Olympia, Cirque Royal et Forum de Liège. En rouge et noir, le Covid a tout annulé.

Alexis Seny

Publié le 03-08-2020 à 16h13

Oli.f a perdu gros avec le Covid. «Avec cette belle série de dates, je pouvais faire une affiche, c’était l’occasion de gagner un peu de respect, de reconnaissance.» ©ÉdA – 3029382145

«Toute première fois. Toute, toute première fois… » Être programmé à l'Olympia quand on s'appelle Oli.f, ça n'arrive pas tous les jours. C'est même «une chance que tu n'as qu'une fois dans une vie… et boum plus rien. », regrette l'artiste dhuytois. Une fois reportée du printemps à l'automne, la tournée de l'icône des années 80, Jeanne Mas, dont il devait faire la première partie, a finalement été annulée. «C'est dommage, je devais aussi jouer dans un beau festival aux Arènes de Béziers, en juillet. Ça faisait un paquet de belles dates et, quand on est un artiste comme moi, non soutenu, ça compte. Avec cette belle série de rendez-vous, je pouvais monter une affiche, c'était l'occasion de gagner un peu de respect, de reconnaissance. Médiatiquement, ça aurait été un joli coup.»

D'autant plus que l'Olympia comme le Cirque Royal sont des scènes qui comptent dans l'esprit des gens. «Quand j'ai joué pour la première fois au Cirque Royal, avec Brasero, le tribute à Pierre Rapsat, j'ai reçu des messages. Chapeau bas, c'était comme si j'étais enfin reconnu. Alors que, déjà auparavant, avec le même groupe, nous avions joué devant un public cinq fois plus grand à la Fiesta City de Verviers.»

Du cirque royal au château d’Hélécine

C'est dire si, chauffant la salle de l'interprète de Johnny Johnny, Oli, Oli avait beaucoup à gagner. «Jeanne Mas, j'en connais, comme tout le monde, trois ou quatre singles. Naturellement, il y a ceux qui diront toujours que c'est ringard… mais, dès l'annonce des dates, des fans ont tout de suite pris leurs places pour me soutenir et parce que ça ne pouvait être qu'une chouette soirée. » C'est par le jeu des contacts qu'Oli.f avait gagné son sésame pour la salle parisienne emblématique. «Lucas Pierre, de l'organisation d'événements Createvent, s'occupait des dates belges de la tournée de Jeanne Mas. Il a donc proposé mon nom à la grosse boîte de production française qui régissait le tour. Ils ont écouté mon album et ont accepté. Mais, dès le départ, avec le Covid, les places ont eu du mal à se vendre. Pour limiter les frais, il a été décidé d'annuler. C'est vrai que ça devient long pour l'événementiel. Je ne sais pas comment les sociétés de location vont pouvoir tenir encore longtemps. »

Samedi, Oli.f a tout de même pu rejouer du Rapsat, au château d'Hélécine, en acoustique et à la bonne franquette. «Si ce n'est quelques live Facebook, qui enlèvent tout de même le plaisir du partage de l'émotion en direct, c'était ma première date depuis février, dans un cadre magnifique. La petite scène bien sonorisée était installée sur la grande pelouse, qui laissait le soin aux spectateurs de prendre leurs distances. J'ai tout de même chanté une de mes propres chansons. Ça faisait longtemps »

Le jour de notre fête nationale, dans son cru, l'artiste a également été contacté par Tom White Shoes, en tournée «au naturel», pour jouer dans la campagne hesbignonne. «Nous étions à Leuze. Derrière nous, un champ et le coucher de soleil. Face à nous, sur des chaises de camping, des gens avaient pris leurs frigobox et une petite couverture. Comme quoi, il n'est pas impossible d'organiser des petits événements culturels respectant les règles. Il y a moyen, même s'il y a des contraintes. Mais c'est vrai qu'il faut avoir envie de s'en donner la peine. Cela dit, si ça peut éviter aux artistes de rester sur le carreau, pourquoi ne pas tenter?»