Éoliennes de Boneffe : le Conseil d’État arrête les pelleteuses
Les travaux de terrassement pour les neuf éoliennesde Boneffe ont démarréla semaine dernière. Mais le Conseil d’État suspend le permis unique.
Publié le 29-09-2016 à 06h00
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Les travaux de terrassement, ça passe rarement inaperçu. Et même doublement en ce qui concerne le chantier très sensible démarré par la société Eneco pour la construction de neuf éoliennes dans la plaine de Boneffe.
«Vendredi encore, les machines travaillaient sur le terrain », a pu constater Stéphane Gatot, membre de «Plaine de Vie », le collectif qui s'oppose au projet.
Cette association de citoyens, rejointe par Natagora mais aussi la commune de Ramillies, a contesté le permis unique délivré l’an dernier par le ministre Carlo Di Antonio.
En annulation et en suspension
Deux procédures ont été lancées en parallèle. L’une, en annulation, qui vise donc à casser purement et simplement cette autorisation. Le débat est plus long, plus lourd et l’arrêt n’est pas attendu pour demain.
Par contre, une requête avait aussi été introduite en suspension. Le Conseil d’État a rendu son arrêt ce mardi. L’instance décide ainsi de suspendre le permis unique octroyé à Eneco pour son important chantier éolien, à la croisée des communes d’Eghezée, Ramillies et Orp-Jauche.
«Les parties ont plaidé le même jour où la société entamait ses lourds travaux de terrassement. Eneco avait donc décidé de ne pas attendre la décision, en suspension du Conseil d'État. Et peut-être que cela a aussi irrité l'instance », commente un opposant au projet éolien.
Les arguments avancés par les adversaires d’Eneco sont restés constants à travers les années. Il y a l’impact paysager de ces neuf moulins qui pourraient culminer à 150 mètres, au bon milieu de la vaste plaine. Il y a aussi les nuisances sonores redoutées. Mais les arguments «ornithologiques » ont également souvent fait mouche dans ce dossier entamé il y a plus de huit ans. Selon Natagora, notamment, la mise en activité de neuf éoliennes dans cette vaste campagne pourrait entraîner de lourdes pertes pour certaines espèces d’oiseaux, plutôt rares, qui ont l’habitude de transiter par ce coin de Hesbaye et qui pourraient donc se faire hacher menus par les pales. Reste à voir si, au fond, les mêmes arguments seront retenus. Dans l’attente, ce sont les grues… d’Eneco qui sont forcées à l’immobilité.