Un brevet mondial pour un marché mondial
Vésale Pharma a déposé un brevet mondial qui permet de stabiliser les probiotiques. Les débouchés potentiels sont énormes.
- Publié le 26-01-2011 à 10h00
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De puis quinze ans, on parle de plus en plus d'eux sur le marché lucratif de la santé. Les probiotiques se poussent du col dans les revues scientifiques, mais aussi dans les pharmacies et même sur les rayons des supermarchés, où certains industriels de l'agroalimentaire en font un argument de vente.
C'est que les probiotiques ont la faculté d'entretenir la bonne flore bactérienne.
Problème, les probiotiques ont une fâcheuse tendance à se dégrader quand ils ne sont pas conservés dans des conditions idéales. Trop d'humidité, trop de chaleur... ils meurent et perdent donc toutes leurs propriétés.
Bien avant qu'ils ne viennent au-devant de la scène, une société de la région namuroise s'y intéressait. Créée en 1997 par Jehan Liénart, Vésale Pharma a été la première à introduire sur le marché belge un produit, le BaCilac, constitué de souches de probiotiques spécifiques. Elle a étoffé sa gamme avec d'autres produits comme Vinalac et Cibalax. Comme ses concurrents, Vésale Pharma était confrontée à la dégradation rapide des probiotiques. Pendant cinq ans, la PME wallonne, qui occupe 15 personnes en direct, a misé sur la Recherche et le Développement, qu'elle considère la base de son développement. Le bon réflexe : en partenariat avec le laboratoire allemand de chimie spécialisé en micro-encapsulation Brace, la société Vésale Pharma a mis au point Intelcaps©, un procédé inédit de stabilisation des probiotiques. La technologie permet d'enrober les probiotiques dans une matrice stabilisante et nourrissante, qui prend la forme de microsphères. Il est désormais possible, assure Jehan Liénart, de manipuler les souches et de les utiliser dans la production comme un élément classique, sans diminution importante
Favoriser la conservation des probiotiques, ce n'est pas le seul avantage de ces microcapsules. Leur composition a été étudiée pour que la capsule de probiotiques passe la barrière acide de l'estomac et de la rate pour ne s'ouvrir qu'au niveau des intestins, l'organe cible.
La technologie fait l'objet d'un brevet mondial. Elle sera présentée au printemps aux États-Unis et au Japon. Les débouchés commerciaux potentiels sont énormes.
Le marché des probiotiques est occupé à 70 % par les produits laitiers et alimentaires (céréales, boissons...), alors que les compléments alimentaires forment les 30 % restants. C'est ce créneau que vise Vésale Pharma, avec l'espoir raisonnable de décrocher 2 % du marché mondial à l'horizon 2016, ce qui représenterait un chiffre d'affaires de 68 millions d'euros.