Dans le sud de la Province de Namur, quelles nuances de rouge? Le PS est plus pâle dans l’arrondissement de Dinant que du côté de Philippeville
Le Rochefortois Pierre-Yves Dermagne a été réélu à la présidence du PS de Dinant-Philippeville. Dans l’arrondissement de Dinant (15 communes), le rouge n’est pas la couleur en vogue. À Philippeville, c’est nettement mieux.
Publié le 13-03-2023 à 20h34 - Mis à jour le 13-03-2023 à 20h39
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Dinant-Philippeville historiquement, ne pèse pas lourd parmi les 14 fédérations du PS. Le Rochefortois Pierre-Yves Dermagne vient d’être réélu à la tête de ce ressort, qui est aussi une circonscription électorale (pour le scrutin régional).
Côté arrondissement de Dinant, on peut écrire que les troupes rouges ont déjà été plus vigoureuses, c’est même un doux euphémisme. Heureusement qu’il y a Dermagne à Rochefort: le ministre fédéral est le bourgmestre empêché de la cité des Roches et, même si celui qui le supplée au mayorat est MR (parti avec lequel le PS a fait liste commune en 2018), on dénombre trois membres socialistes au collège, dans sa ville. Dans le même arrondissement de Dinant, Hastière reste un bastion socialiste (majorité absolue). Le PS est aussi présent dans la majorité cinacienne, avec deux échevins, mais d’un certain âge, sans vouloir les vexer. La question se pose pour la relève.
Gedinne, puis Houyet: du rouge au bleu
Dans les autres entités, quelques figures "historiques" n’ont pas connu de succession. Il fut un temps où Guy Lallemand, à Gedinne, passait de majorité absolue en majorité absolue. Depuis qu’il a décidé d’arrêter, le pouvoir dans cette commune d’Ardenne namuroise est bleu. Comme à Vresse et évidemment à Bièvre (liste unique de David Clarinval).
À Beauraing, la couleur rouge s’étiole de plus en plus dans la politique locale. Les plus anciens se souviendront du règne de Robert Belot, qui fut également parlementaire et, plus récemment, de celui de Jean-Claude Maene, qui fut bourgmestre (également parlementaire), en coalition avec des libéraux. Aujourd’hui, dans la cité mariale, le PS est une force qui ne compte quasiment plus.
À Houyet, juste à côté, la locomotive socialiste Yvan Petit est à la retraite (y compris politique) : il a laissé sa place à la libérale Hélène Lebrun. Même phénomène qu’à Gedinne jadis: renverser la vapeur ne sera pas facile.
À Dinant, il fut un temps où le PS comptait. Il a participé au pouvoir, on pense notamment à l’époque de Maurice Bayenet. Aujourd’hui, il ne reste que deux élus (sur 23), dont l’un est devenu échevin par le miracle des renversements de table locaux.
Havelange ? Un seul échevin apparenté PS. Yvoir ? En 2018, après la tentative avortée d’alliance pour de nouveau accéder au pouvoir de Bertrand Custinne (à l’époque socialiste, il est depuis lors passé à DéFI), le PS est pour l’heure quasiment inexistant. Et que dire, quand on passe la Meuse: à Anhée, il n’y a même plus d’Union Socialiste Communale.
À Onhaye, Hamois, Somme-Leuze ? Plus rien ou rien.
S’il fallait définir l’arrondissement de Dinant en matière politique, de manière colorée et globale ? Le bleu l’emporte. La position d’un autre ministre fédéral du ressort, le Bièvrois David Clarinval, par ailleurs président provincial du MR, est plus confortable que celle de son collègue de gouvernement Dermagne.
De nombreux défis pour le PS dans l’arrondissement de Philippeville

Dans l’arrondissement de Philippeville, le PS reste incontournable dans trois communes. Mais les défis restent nombreux.
Si le PS semble moins en vogue dans l’arrondissement de Dinant, les Philippevillains paraissent davantage attachés à la rose que leurs amis mosans. Cela ne veut pourtant pas dire que les défis sont inexistants, loin de là: les chantiers sont nombreux… et variés, pour la nouvelle équipe élue ce week-end.
À tout seigneur tout honneur, épinglons Walcourt, seule commune ayant une bourgmestre PS, Christine Poulin. Elle a de nouveau raflé les voix aux dernières communales, avec 2424 suffrages personnels et un parti porté par près de 34% des Walcouriens en 2018. Plus d’un sur trois.
Question seigneur, le baron local s’appelle Jean-Marc Delizée. Député fédéral, naguère secrétaire d’état, l’Onégien a cependant perdu son mayorat de Viroinval en 2018, avec un score de liste chutant de 54,5 à 43,37%. Premier parti dans l’entité, le PS a été relégué dans l’opposition… mais a pu retrouver une majorité au conseil par la défection de Delphine Lebon, qui a rejoint l’opposition. Il reste à voir comment les électeurs apprécieront l’imbroglio politique local lors du prochain scrutin !
On trouve des similitudes à Couvin, où le PS est porté par le député régional Eddy Fontaine, en concurrence à l’interne avec l’ancien mayeur, Raymond Douniaux. Ce dernier n’a pas pu renouveler son mandat, dans les mêmes conditions que Jean-Marc Delizée à Viroinval. Là, la liste socialiste est restée la plus plébiscitée par l’électeur avec 37,5% des voix mais elle a été également versée dans l’opposition et ronge son frein en attendant 2024.
Walcourt, Couvin, Viroinval: ce sont trois des quatre bastions socialistes de l’arrondissement. Le quatrième, c’est Philippeville. Ou, du moins, c’était. L’actuel bourgmestre, André De Martin, a quitté le parti il y a six ans pour fonder le groupe Agir Ensemble, s’emparant du pouvoir au nez et à la barbe de ses anciens colistiers qui ont chuté de 35,1% à 2012 à 12,9% en 2018. Tenter de recoller les morceaux à Philippeville sera peut-être l’un des principaux chantiers pour l’équipe d’arrondissement, avec celui de négocier de bons accords pré-électoraux à Couvin… et de gagner la lutte contre l’actuelle coalition à Viroinval.
Ailleurs dans l’arrondissement, le PS s’est fort éloigné du soleil. Si loin qu’il semble éteint. Quasiment absent au sein de la coalition d’opposition de Cerfontaine. Assommé par la politique de travaux du mayeur de Doische. Et bloqué à 11% en 2018 à Florennes. Là-bas, tout est à reconstruire ou presque.