Dinant : ça a ramé en séance publique pour voter la nouvelle taxe « kayaks »
Il a fallu revoter la taxe " kayaks ". Et plus à huis clos, c’était illégal. Confrontation en public, cette fois.
Publié le 29-11-2022 à 07h58 - Mis à jour le 29-11-2022 à 11h59
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"Je m’interroge sur la volonté du collège par rapport à une entreprise qui se bouge et qui emploie du personnel. C’est honteux". Dixit Niels Adnet, conseiller de l’opposition. Son intervention est ponctuée par des applaudissements dans le public. Ceux du patron de Dinant Évasion Olivier Pitance et d’employés de ce dernier venus assister aux débats de ce lundi soir.
Car il s’agit, et ça sera voté majorité contre opposition, de revoir la taxe sur la mise à l’eau d’embarcations. Avec un seul gros contribuable: le loueur de kayaks sur la Lesse. Elle prend désormais la forme d’un forfait annuel "modulé en fonction du nombre d’embarcations susceptibles d’être données en location". Avec une progressivité: cela va de 80 euros (par unité) pour les 500 premiers kayaks à 130 euros par embarcation supplémentaire au-dessus de 1000, en passant par plusieurs paliers intermédiaires.
Le but de la majorité n’est pas d’augmenter la taxation, affirme l’échevine des Finances Chantal Clarenne. Mais bien selon elle de favoriser une régulation de la circulation sur la rivière. À la baisse. Avec ce qui ressemble à une suggestion de l’échevine: "Autant avoir un permis réaliste. Mais si vous avez un permis pour 2000 bateaux…"
La minorité en (vain) renfort
Dans la minorité, Christophe Tumerelle se fâche: "La façon dont vous avez torché le texte est illégale". Dans les mêmes rangs, des conseillers demandent sur quelle base scientifique la majorité se base pour affirmer que la Lesse est menacée. Pas de réponse, si ce n’est l’analyse de Joseph Jouan: "Le kayak doit avoir sa place mais il faut aussi tenir compte de l’aspect qualitatif et de l’environnement. Il faut trouver un équilibre". Victor Floymont, dans l’opposition, regrette qu’on ne se mette pas autour de la table avec les opérateurs touristiques pour discuter sereinement des enjeux avant de couler une taxe dans un texte, de la voter et de l’appliquer pour les exercices allant de 2023 à 2025. Il est encore temps, souffle le conseiller. En vain.
Deux fois sous pression
Il l’a déjà annoncé, le gestionnaire de Dinant Évasion ira en recours. Les kayaks restent décidément un sujet d’éternelle polémique.
La présentation au début du conseil, qui a précédé ce débat parfois houleux, confirme que l’activité est sous pression. Précision: le débat a été musclé, mais cette fois il a eu lieu en séance publique. La dernière fois c’était au huis clos et donc illégal. Il a fallu revenir avec le point ce lundi en s’exprimant d’autant plus aux vues de tous que pour la première fois, le conseil était diffusé sur le Web.
Quelle présentation ? Celle d’une représentante du Bureau Économique de la Province (BEP), venue présenter une étude réalisée pour compte des Communes de Houyet et Dinant, en amont et en aval de la Lesse, encore elle. Il s’agit d’explorer "les pistes pour un tourisme durable en val de Lesse", d’avoir une stratégie. Les idées: aller vers un tourisme moins concentré sur la rivière, ou encore surfer sur le slow tourisme. La place des kayaks dans la "boîte à outils" proposée aux Communes commanditaires: "Il y a une réflexion à mener avec tous les opérateurs, pour plus de diversité".
Ça, puis ensuite le vote de la taxe et les supporters de Dinant Évasion ont quitté le public, ils ont levé le camp. Sans doute avec le sentiment qu’on les trouve trop encombrants.