Hastière veut avoir son mot à dire sur la Ligne Dinant-Givet: "On n'est pas les derniers Gaulois"
Le projet d'études pour la remise en état de la ligne Dinant-Givet a été l'objet de longs débats, mercredi soir.
Publié le 27-01-2022 à 19h30
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La France, via la Communauté des communes, prendrait à sa charge 72% du coût des études en vue de la réouverture de la ligne ferroviaire entre Dinant et Givet. Soit un montant de 300 000€ (HTVA) sur le total estimé de 418 000. Le reste étant assumé par la Belgique. C’est ce qui ressort de la convention signée entre les différentes parties à savoir l'État belge, la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, Infrabel, l'Etat français et la SNCB dans le cadre de ce projet de relier à nouveau Dinant depuis l'Y de Neffe, jusqu'à la frontière française, soit 22 km, dont 19, en Belgique.
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Il est aussi entendu que l'étude porterait sur la compatibilté entre le rail et le RAVeL. Infrabel se pencherait sur le côté technique et la SNCB devrait actualiser l'évaluation du potentiel de voyageurs du tronçon Dinant-Givet permettant de relier la région entre Reims, Charleville-Mézières, Givet, Dinant, Namur et Brussels Airport. Toutes ces études devraient être terminées pour la fin de cette année.
«C’est vexant»
Un comité de pilotage sera mis en place et rassemblera les signataires de la convention et d'autres personnes qui auront voix consultative. Elles sont huit, six françaises et deux belges: le bourgmestre de Dinant et le ministre-président du gouvernement wallon. Mais nulle part on ne parle d'Hastière, commune qui contient la plus grande partie du tracé belge. Au niveau local on s'en émeut. Lors du débat qui s'est tenu mercredi soir au conseil communal sur le sujet, le bourgmestre hastiérois, Claude Bultot a qualifié cette situation de "scandale". "C'est même vexant" a-t-il ajouté.
Et de rappeler que ce projet est plus que jamais souhaité par la France, surtout. Or, outre les plus de 400 000€ prévus maintenant pour les études préliminaires, il y en a déjà eu une autre, datant de 2011, qui a coûté 200.000€, avec un spécialiste. "Et elle est toujours dans les cartons", a rappelé Claude Bultot, indiquant encore que si trains il y aura, ils ne transporteront pas de fret mais des voyageurs et ils ne s'arrêteront pas à Hastière.
La commune mosane, de son côté, veut voir complètété le RAVeL entre Dinant et Waulsort: "Et il faut frapper sur le clou, tout de suite". Car il semble que le ministre Henry soit de l'avis des autorités communales également.
Il faudra attendre 2035, voire 2050 pour avoir une renaissance de cette ligne très coûteuse, pense Claude Bultot. "Il n'y aura pas de chef de gare, demain, à Hastière...". Il a reçu mandat du conseil unanime, mercredi soir, pour rencontrer le ministre wallon de la mobilité et le ministre fédéral, Gilkinet, également, pour repenser le RAVeL et lui donner priorité.
"On ne va pas s'opposer aux études qui vont commencer et qui doivent être terminées pour la fin 2022 mais nous voulons y être associés. On n'est pas les derniers Gaulois", a dit un bourgmestre qu'on n'a pas souvent vu si vexé d'avoir été mis sur le côté. "Nous voulons être informés et pouvoir donner notre avis."
Revenant sur une proposition de référendum évoquée, en son absence, le mois dernier, il dit ne pas être opposé mais il préfère attendre pour avoir des réponses à quelques questions du genre: où le train s'arrêtera-t-il? combien de voyageurs l'emprunteront-ils? que fait-on des bus? etc.
Pour le mayeur, les investissements seront colossaux," c'est Reims et Brussels Airport qui sont en vue". Pour le conseiller de la minorité, Mathieu Morelle, il n'y aura rien d'autre, pour Hastière, que des désagréments. Il regrette que la Commune ne soit pas allée en recours dès que le permis d'urbanisme du RAVeL a été refusé.