Dinant: un espace «télétravail» en leasing, comme une voiture
David Rossomme, patron d’une entreprise de l’événementiel, a décidé de se diversifier. Il propose des espaces de travail ou de télétravail dans des conteneurs aménagés.
- Publié le 25-05-2021 à 19h46
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Eventsee, entreprise de l'événementiel basée sur le zoning de la Voix cuivrée, à Sorinnes (Dinant) a souffert et souffre encore, comme tout ce secteur. Son patron, David Rossomme, organise (ou organisait) notamment les marchés de Noël de Namur et de Maredsous. Il a décidé de se diversifier, en créant Continentis, une nouvelle branche d'activités plutôt originale. Depuis le mois d'août dernier, explique-t-il, il en a déjà développé un aspect: l'installation de «cabanes» déposées chez des clients. Déposées, car leur base, c'est un conteneur maritime, aménagé selon les goûts, les usages, et la surface demandée: 15, 30, 40 m2. Tout est adaptable, tant au niveau du bardage que de la décoration. David Rossomme se charge de coordonner les corps de métier et fournit un produit sur mesure, qui ne nécessite pas de permis d'urbanisme. Exemples? «J'ai eu la demande d'un garage de Namur, qui veut créer un espace de coaching. Samedi, j'étais à Mons chez un spécialiste des épices, dont l'atelier était devenu trop petit pour ses mélanges et préparations, il lui fallait 30 m2 en plus. J'ai aussi eu une toiletteuse pour chiens, ou encore une personne qui avait racheté la maison de son papa, et voulait le garder tout à côté, dans un module habitable. J'ai une demande environ toutes les semaines».
Plus durable qu’une bagnole
Il y a une autre idée derrière l’idée de base: proposer à des entreprises d’investir dans des espaces de télétravail à «déposer» dans le jardin de leurs employés. Car le télétravail va subsister au moins partiellement après la crise, croit deviner David Rossomme. Pourquoi ne pas en faire un avantage, comme une voiture de société? Car un espace isolé et zen de télétravail peut s’avérer utile pour s’éloigner d’enfants bruyants ou faire la coupure avec son domicile à proprement parler.
«De premiers rendez-vous sont pris», annonce l'Anhétois, qui cible dans un premier temps le monde bancaire, et bientôt celui des assurances.
Pari osé? David Rossomme ne le pense pas, même si le concept est extrêmement novateur. Mais par les temps qui courent, toutes les lignes n’ont-elles pas bougé?
Raisonnement: beaucoup d’entreprises proposent des voitures de société, c’est même l’une des grandes spécialités belges. Et pourquoi pas un conteneur aménagé, déposé chez le télétravailleur occasionnel, décoré des logos de l’entreprise, où il peut en plus recevoir des clients?
Les prix commencent entre 18 000 et 25 000€, argue encore notre interlocuteur. Ce n’est pas plus cher qu’une bagnole, et ça dure bien plus longtemps. Cela peut aussi se déplacer au fur et à mesure des allées et venues dans le personnel. Deux formules possibles: soit un achat, soit une formule de leasing… comme pour une voiture de société. Sauf qu’ici, ce serait «un espace de télétravail» de société, séparé de son cadre de vie privatif.
Pour être original, c’est original, avec une touche «verte» possible, comme des toits végétalisés, l’utilisation de bois, des revêtements recyclés etc. Sans compter l’aspect durable de la base de ces constructions déplaçables: des conteneurs maritimes, «customisés» selon la demande. Résistants au temps, contrairement aux automobiles. Du télétravail résulte aussi une moindre circulation sur les routes. Bref, David Rossomme y croit et veut persuader, par des discussions autour d’un prototype et l’élaboration d’un devis selon les desiderata.
La suite: un camion passe chez vous, et dépose l’espace de télétravail sur mesure dans votre jardin.