Devant le tribunal de Dinant, ce Florennois ne perd pas le Nord: «M’obliger à arrêter le cannabis? Pas top!»
Cet apprenti dealer de cannabis avait été dénoncé à la police par sa mère qui refusait d’être associée à son trafic.
Publié le 03-02-2021 à 17h53
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C’est un prévenu d’une désopilante sincérité qui a comparu devant le tribunal correctionnel. Son tort? S’être adonné à la vente de cannabis entre le 5 mai (jour de ses 18 ans) et le 3 août 2020. Commerce auquel il a voulu associer sa mère, lui intimant l’ordre de servir une cliente de passage s’il n’était pas là! La parente n’a non seulement pas voulu obtempérer, mais c’est elle qui a dénoncé le trafic à la police. Un geste salvateur relevé comme tel par la substitute Hélène Mascart.
À savoir s'il en voulait à sa maman de l'avoir dénoncé, il répond: «À moitié. C'est quand même ma mère». Et d'expliquer qu'à l'époque, son contrat de travail était suspendu. «Je ne gagnais plus rien» explique celui qui s'est laissé séduire par les sirènes de l'argent facile. À l'arrivée des policiers pour la perquisition, il avait fui par la fenêtre. Et, pour cause, il détenait une trentaine de grammes de cannabis et 180€.
La question centrale du débat porte sur la peine. «L'objectif, ici, n'est évidemment pas de réclamer votre déclassement, mais de provoquer chez vous une rapide remise en question. Même si le contexte n'est pas facile pour la jeunesse, il vous faut prendre vos responsabilités et arrêter toute consommation qui, pour rappel, est interdite» sermonne la substitute Hélène Mascart, qui suggère une suspension probatoire du prononcé.
«Seriez-vous d'accord de vous soumettre à des conditions, comme arrêter toute consommation de cannabis?» questionne la juge. «J'avoue que ce ne serait pas top! Enfin, s'il le faut.», répond le jeune homme, qui reconnaît fumer de temps en temps avec ses potes et préférerait visiblement effectuer une peine de travail plutôt que de devoir arrêter. Et d'ajouter que la juge ne devait pas croire sa mère quand elle dit qu'il vendait depuis un an et consomme depuis trois ans. «Quel serait l'intérêt d'une maman d'enfoncer son enfant?» rétorque la présidente Gillain. «On voit que vous ne connaissez pas ma mère» conclut-il. Jugement le 3 mars.