Kayaks: les bourgmestres de Dinant et Houyet serrent la vis
Les deux bourgmestres ont pris un arrêté identique, en coordination. Ils limitent le nombre de kayaks que l’on peut mettre à l’eau, chaque heure.
Publié le 31-07-2020 à 00h00
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On le sait, le Conseil national de sécurité, parmi ses mesures, a permis aux bourgmestres (et les a même incités) à prendre des mesures locales et spécifiques pour faire face au rebond de l’épidémie de coronavirus. Ce vendredi, Hélène Lebrun et Axel Tixhon, respectivement aux commandes des entités d’Houyet et de Dinant, ont signé un arrêté identique qui sera d’application dès ce samedi 1er août.
Il est catégorique concernant l’afflux de kayakistes à l’embarcadère de Gendron (Houyet): il limite à 60 par tranches de 30 minutes le nombre de mise à l’eau. C’est ce qu’avait proposé le protocole imaginé par la société active sur la Lesse, en début de déconfinement: elle s’autocontraignait à la mise à l’eau de maximum 120 embarcations à l’heure. Pourquoi donc rappeler la règle et même l’imposer par un arrêté officiel, sous peine de sanctions s’il n’était pas appliqué à la lettre?
Du côté des autorités communales, on signale que «les comptages et constats réalisés ces derniers jours ont démontré que la mesure n'était plus respectée et les rassemblements de personnes réels.»
Les files de kayakistes font craindre pour la sécurité sanitaire, d’autant que tout ce qui est rassemblement de masse a été décrit par les experts comme des situations à risque. Ici, on parle potentiellement d’énormément de personnes. Le permis d’exploiter de la famille Pitance permet de mettre à l’eau 1 369 embarcations par jour (jusqu’à 13 h 30 maximum), avec possibilité de monter à 1 825 kayaks durant 20 jours.
Colère chez le loueur
Il s’agit de réguler les flux au départ (ce qui provoquera aussi forcément moins d’embouteillages sur le parcours et diminuera le nombre total de kayaks par jour). Les arrêtés houyetois et dinantais sont valables jusqu’à la fin du mois d’août.
Olivier Pitance, à la tête de la société concernée, dit ne pas trop comprendre. Argument: la gestion du flux des embarcations au départ de Gendron date de la première phase de déconfinement. Entre-temps, dit-il, le port du masque où il y a de fortes concentrations est devenu obligatoire, toutes choses ne seraient donc pas restées égales. Et d'ajouter qu'il avait anticipé cette obligation, partout, sauf sur l'eau («obligation que la police vient vérifier 5 à 6 fois par jour»).
En résumé, il est (très) fâché: «On tue toute initiative. Le seul réflexe, c'est d'ouvrir son parapluie. Le masque est obligatoire sur la Croisette, comme ici. Est-ce qu'on limite le nombre de personnes sur la Croisette s'il y a trop de monde?»
Olivier Pitance l'annonce: «L'analyse juridique de ces arrêtés a commencé.» En route pour le Conseil d'État?