Barragiste, un métier qui disparaît
«C’est elle le vrai chef». Farid Amoudi regarde la Meuse à Vireux, sur le barrage de Mouyon, il tente de la dompter depuis 5 ans.
Publié le 28-05-2016 à 06h00
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Son rôle: permettre aux bateaux de naviguer en garantissant une hauteur minimale de fond de 2,20 m. Pour cela, il ajuste les 1400 aiguilles du barrage selon les besoins.
Un labeur difficile que de soulever ces allumettes géantes gorgées d'eau. Et «tant que l'eau coule, le barragiste travaille.» Autrement dit 7 jours sur 7 et 24 h/24 pour un salaire moyen de 2000 euros. Deux équipes tournent en binôme un jour sur deux, sur un ensemble de deux barrages.
Son binôme, Renaud Lemaire est là depuis 13 ans. Barragiste comme son père. Une vie de plein air, aux prises avec les éléments, parfois dans les pires moments: la nuit, sous la pluie, la neige, le week-end, même à Noël. Pourtant, l’idée de devoir quitter le Mouyon l’an prochain lui donne «un pincement au cœur».
Le barrage à aiguilles sera démonté durant l’été 2017. Le barrage gonflable à l’eau prendra le relais après 7 mois d’essai de novembre à mars 2017.
En 2020, l’ensemble des ouvrages de la Meuse seront automatisés et surveillés depuis Lumes. Le métier de barragiste aura disparu dans les Ardennes. Soixante-cinq personnes sont concernées environ, dont un tiers devrait partir à la retraite ces prochaines années. Concernant la partie patrimoniale, une partie de barrage à aiguilles a été montée au centre d’exploitation de Lumes, lieu où est aussi installé le centre d’information qui ouvrira en juin.