Un an requis contre un boxeur beaurinois
«Sa spécialité semble être le nez cassé», précise le ministère public, au sujet de Steve Goffin, un boxeur qui nie toute violence.
Publié le 14-09-2012 à 07h00
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Steve Goffin le clame dès l'instruction d'audience: «Je n'ai rien à voir avec tout cela». Sur le banc des prévenus, il doit répondre de diverses bagarres lors de soirées dans la région de Beauraing. L'une à Pondrôme en janvier dernier, une autre en avril 2011 au même endroit et une troisième à Focant en janvier 2011.
Pour cette dernière prévention, il est prévenu avec un ami qui était de la sortie avec lui et qui, excusez du peu, est actuellement en sursis après une condamnation à 25 ans pour vol avec violence ayant entraîné la mort, au Luxembourg.
Steve Goffin est connu dans la région de Beauraing. Parce qu'il a fait de la boxe. Et qu'il a presté pas mal de temps comme sorteur dans des établissements du coin. Et lorsque la juge Depraey lui demande pourquoi il nie alors que des témoins l'on reconnu, il sort une justification qu'il semble seul à croire: «Ce sont des Français, ces témoins? J'ai eu beaucoup de problèmes avec les Français quand j'étais sorteur et, depuis, ils m'accusent pour me nuire…» Les parties civiles se rangent derrière ces témoignages et le fait que diverses personnes ont reconnu le prévenu parmi plusieurs photos. Le ministère public suit, estimant que, vu la gravité des blessures, une année de prison s'impose, «pour marquer le coup». Le co-prévenu, avec sa condamnation, n'a évidemment plus droit au sursis mais le substitut Piret avoue avoir un doute sur les coups qui lui sont imputables et suggère à son encontre une simple condamnation à une peine de travail. Revenons au boxeur. Me Delaey, dans sa verve habituelle, a défendu avec poigne ce client pour lequel il réclame l'acquittement. Faut-il préciser que les sommes en jeu sont importantes? L'un, au sujet duquel le prévenu reconnaît une simple «gifle», s'est retrouvé avec une fracture ouverte au nez, des dents cassées et des soucis à la mâchoire. Plusieurs opérations lui ont été nécessaires. On parle de 10 000euros de débours, au stade actuel. Un autre a connu un sort semblable, avec le nez et des dents cassées: 2500 euros. L'État belge est aussi partie civile, puisque l'une des victimes est militaire. L'armée réclame le remboursement des mois de salaire versés depuis l'indisponibilité de son employé, en janvier dernier: 20 000euros, à titre non définitif! «Mon client est devant vous, mais les témoignages évoquent plusieurs participants à la bagarre, a plaidé Me Delaey. Où sont-ils? Quel coup aurait porté mon client spécifiquement? Nous n'avons que des supputations, sur base d'une fausse réputation de bagarreur. Et s'ils l'ont reconnu parmi des photos, c'est parce qu'il suffisait de chercher le nez du boxeur. C'est comme la fleur chez l'abeille ou le rouge chez le taureau…». Jugement ce 11octobre.