« À l'époque, il n'y avait pas de traités techniques »
Quel est l'objectif de cette semaine de campagne d'archéologie expérimentale autour de la dinanderie ?Il y a trois objectifs. Un : mieux comprendre les fours à ventilation naturelle pour la cémentation du cuivre par le zinc pour fabriquer du laiton. Deux : mieux comprendre les recettes d'élaboration du laiton. Trois : mieux comprendre les techniques du moulage des chaudrons utilisées aux 13e et 14e siècle par les dinandiers mosans.
Publié le 19-07-2010 à 06h00
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Vous dites « mieux comprendre ». Ces informations n'existent donc plus.
Non. Il y a très peu de littérature sur le sujet. Les textes sont incomplets, ils nous sont parvenus par bribes. À l'époque, on n'écrivait pas de traités techniques. Quant aux gestes posés par les dinandiers dans leurs ateliers, il n'y en a plus aucune trace. La seule façon de les retrouver, c'est de refaire le travail et comparer ce qu'on obtient avec les vestiges archéologiques retrouvés lors des fouilles à Dinant et Bouvignes.
Les premiers résultats sont-ils satisfaisants ?
Nous avons déjà des informations intéressantes. On a vu par exemple que l'échelle du four importe peu : quelle que soit sa taille, on peut réunir les conditions de fabrication du laiton. Pour le reste, il est encore trop tôt. Il faut savoir que nous en aurons pour une année de travail en laboratoire avec les échantillons, les données récoltées cette semaine dans nos cahiers et fichiers informatiques.
Pourquoi cette campagne est-elle menée ici, chez Archéolo-J à Barsy ?
L'archéologie expérimentale, c'est toujours une question de moyens. Regardez ces fours, ce n'est pas rien à réaliser. Archéolo-J mettait à notre disposition des moyens humains et techniques, voilà pourquoi une équipe internationale de chercheurs s'est retrouvée ici.
Avez-vous des contacts avec les stagiaires d'Archéolo-J ?
Oui, nous travaillons ensemble avec les fours et nous réfléchissons au sens qu'a le métal dans notre société ainsi qu'aux efforts qu'il demande pour être produit.A.Deb.