Ciney | À Haversin, la vie de château s’offre pour 2,5 millions d’euros
Dans le hameau d’Haversin, l’emblématique château dont les parties les plus anciennes remontent au XVIIe siècle est mis en vente pour la bagatelle de 2,5 millions d’euros. Un bien atypique, aux nombreuses possibilités pour celui qui pourra s’en donner les moyens.
Publié le 30-05-2022 à 18h08 - Mis à jour le 30-05-2022 à 18h12
Reconnaissable à ses façades en brique jaune et à l’imposant étang qui le borde, le château-ferme d’Haversin se cherche un nouveau propriétaire. Ce bien d’exception dont la construction remonte à la fin du XVIIesiècle est mis en vente pour quelque 2,5 millions d’euros. "Ce prix comprend le château, ses dépendances et 69 hectares de bois, terres et pâtures, sous bail à ferme pour partie" , indique Charles de Bethune, pour l’agence Les Viviers, spécialisée dans la vente de biens de ce type. Petit tour du propriétaire.
1500 m2habitables
Depuis la route de Barvaux, l’entrée sur le site du château d’Haversin se fait discrètement. Derrière un porche en pierre de style baroque, un passage couvert de voussettes de briques se découvre. Quelques pas plus loin le château jaune apparrait au regard, au bout d’une cour délimitée par de longues granges et une étable se dépolyant en U.

Comprenant une douzaine de chambres, cinq salles de bain, une cuisine moderne, une chapelle, plusieurs salons et salles de réception, la bâtisse aux façades jaunes se compose de deux ailes perpendiculaires pour un total de 1500 m2habitables.


La vieille dame, malgré son grand âge se trouve dans un état de conservation remarquable. "Ici, on n’est clairement pas devant un château dans son jus , explique Charles de Bethune. Il avait fait l’objet d’importantes rénovations dans les années 1980 lorsqu’il était encore la propriété d’un industriel anversois. Par la suite, des aménagements et autres restaurations ont été réalisés, dont les plus récents datent du milieu des années 2000."

Vendu à AndréBecker il y a une douzaine d’années, le château a depuis traversé les ans dans un sommeil paisible. L’homme n’a jamais occupé les lieux. "Monsieur l’avait acheté pour y stocker sa collection de voitures à chevaux dans les granges , glisse l’agent (lire par ailleurs). Le château a depuis lors souffert des dégâts causés par le temps." Le budget à prévoir pour de nouvelles restaurations, notamment au niveau de la toiture, se chiffrera en conséquence. Mais pas au point de rendre cette vente particulièrement compliquée à en croire Charles de Bethune.

"En matière d’immobilier, il y a clairement plusieurs marchés. Le nôtre, pour ce type de biens, ne se porte pas mal.On vend de la même façon qu’il y a deux ou trois ans, même s’il est vrai que les acquéreurs potentiels réfléchissent d’avantages face à la flambée des prix des matériaux."

Si le château est déjà équipé d’un chauffage central au mazout, on peut également s’attendre à d’âpres réflexions concernant ses besoins énergétiques. En raison des façades classées et autre plafond à caissons, ce questionnement sera nécessairement tout autre que pour une habitation conventionnelle, où l’isolation est bien souvent le premier chantier. "Vu l’épaisseur des murs, la réflexion est ailleurs. Ici, on va plutôt travailler sur le mode de chauffage. Il faudra se montrer créatif."
Potentiel important
Quoi qu’il en soit, les marques d’intérêt exprimées jusqu’ici témoignent du potentiel de séduction de ce bien à part.

Depuis l’annonce de sa mise en vente, plusieurs personnes sont déjà venues le visiter. Sans surprise, l’agent immobilier reste discret sur ces possibles acheteurs, mais confirme que ce type de propriété peut autant attirer des acteurs locaux que des personnes venues de l’étranger. En la matière, aucune recette miracle n’existe. "Il y a quelques années d’ici, nous avons vendu un château dans le Brabant wallon à un couple d’Anglais qui était de passage dans la région. Ils avaient vu une affiche en passant devant…" Tout simplement.

Au vu du potentiel des lieux, et notamment de la présence des granges disposant d’une importante hauteur sous plafond, n’importe quel projet ou presque pourrait y être développé: logements, gîte, hôtel, établissement Horeca… Mais plus encore que le château et les dépendances, ce sont les terres mises en vente qui pourraient convaincre les acheteurs, assure Charles de Bethune.

"Dans le package, le château ne représente pas la plus grosse partie de l’investissement. L’avantage de ce bien, ce sont les terres. Trouver une propriété avec 15 ou 20 hectares, c’est possible, mais près de 70, d’un seul tenant, c’est nettement plus rare. Et il y a un public cible pour ça."