Chevetogne: 520 camions pour le «jardin du Mont Fuji» et un caillebotis (photos & vidéo)
Un « jardin du Mont Fuji » sur une butte artificielle de sept mètres de haut, des caillebotis pour parcourir la zone humide, une voiture végétalisée : les nouveautés inaugurées au domaine provincial de Chevetogne.
Publié le 12-05-2022 à 18h48 - Mis à jour le 12-05-2022 à 18h50
L’inspiration vient de Boulogne-Billancourt (région parisienne) et mijotait depuis plusieurs années dans le cerveau imaginatif de Bruno Belvaux, le directeur du domaine provincial. Créer comme dans le jardin du musée Albert Kahn une "butte" (très fleurie là-bas) servant de belvédère.Voilà, c’est fait à Chevetogne: un "jardin du Mont Fuji" permet une vue panoramique à sept mètres de hauteur.Sur le château, l’esplanade, la piscine et les alentours. Il a fallu l’équivalent de 520 camions pour la créer, en l’occurrence c’étaient plutôt d’imposants tracteurs avec d’aussi imposantes remorques.
La matière première ne venait pas de très loin. Quelques centaines de mètres plus bas, dans le domaine, la création d’une zone humide en fond de vallée a nécessité l’évacuation de tonnes de terres, pierres et gravats en tous genres. La Province de Namur a acheté la propriété en 1969.En 1973, elle démolissait la ferme située sur l’actuelle esplanade.À l’époque, les milliers de tonnes évacuées ont servi à assécher ce qui est aujourd’hui redevenu une zone humide.
Les mêmes gravats viennent de faire le chemin inverse, pour former le tumulus de trente mètres de diamètre. On y a planté des végétaux plutôt méditerranéens, venus de la pépinière Lemaire, à Ychippe. Quelques mûriers ou chênes également. De là-haut, on découvre le paysage que l’on peut parcourir ensuite. Depuis 2021, on voit de plus en plus de visiteurs randonneurs.Un fléchage des promenades a été réalisé à leur intention. Ici, la plus grande des boucles fait plus de 10 kilomètres. Avec l’avantage qu’après l’effort, il y a le choix entre divers établissements de l’horeca. L’un vient de rouvrir avec un nouvel exploitant.Le Héron s’appelle désormais la "Brasserie sur l’Ô". Bonne table, terrasse idyllique.
Des rosiers dans la Ford 58
Si la bagnole est encore tolérée au domaine provincial de Chevetogne, on incite les visiteurs à s’en passer. Dans leurs pérégrinations piétonnes, ils tomberont sur une autre nouveauté: une voiture végétalisée, au milieu de laquelle se trouve un arbre et dans laquelle poussent des rosiers. C’est l’épave d’une FordTaunus de 1958.
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Devant elle, un panneau avec une réflexion "philosophique" sur le tournant dans les modes de vies. Pas du tout anti-bagnole. Elle fut, durant le règne absolu des hydrocarbures, le symbole d’existences insouciantes. Il y a de la nostalgie dans cette "œuvre" qui n’a pas coûté bien cher, l’ancêtre ayant été offert par le dépanneur dinantais Robert Closset. Nostalgie et perspectives: le futur sera sans doute moins pétaradant, plus respectueux. Mais peut-être sinon sans doute, plus triste.
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