Chevetogne en régie: un piège à con, ou non?
Le principe de la gestion du domaine provincial par une régie autonome a été adopté. Assez largement. Objectif 2022.
Publié le 18-06-2021 à 18h00
:format(jpg):focal(544.5x346:554.5x336)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/W72SXQLFXJA75DNPDMHH4YSZMI.jpg)
Cela se trouvait dans la Déclaration de politique générale de la majorité MR-cdH-DéFi, en 2018: la mise en gestion du domaine de Chevetogne par une régie, une «autonomisation» par rapport au service provincial qu’il est actuellement. Le principe avait été approuvé il y a dix mois en conseil, mais chaque groupe politique (hormis DéFI, qui n’existait pas), a noté la députée en charge du centre de loisirs cinacien, Geneviève Lazaron (cdH), en a parlé à un moment.
Depuis 10 ans. Histoire de dire à ceux dont elle attendait les critiques, lors de la réunion du conseil de ce vendredi, de ne pas trop la ramener sur le sujet. Plutôt raté, a priori, même si le résultat du vote, à l’issue de longs débats, ne se résume pas au ratio habituel, majorité contre opposition.
Pragmatisme vert
Dans la minorité, Écolo a voté oui. De manière pragmatique. De toute façon, le point serait passé. Même si les Verts considèrent que le vote des statuts de la future régie, qui sera installée au 1er janvier 2022, arrive alors que le dossier n’est pas mûr: pas de plan financier, pas de projet pour le futur. Dans la majorité, on répond qu’il ne s’agit que d’une étape formelle, et que beaucoup reste à faire. La députée Lazaron notant que la régie autonome permet non seulement d’avoir une vision comptable en temps réel, mais aussi de viser une «modernisation» dans la gestion. Une régie ordinaire n’aurait selon elle rempli que le premier objectif, donc au fil des réflexions, on s’est ravisé.
Dossier par mûr, mais Écolo a voté les statuts. Après que le conseil eut approuvé deux de ses cinq amendements: présence au conseil d’administration d’un représentant du monde culturel, touristique ou environnemental. Et alternance politique. Si le président du CA fait partie de la majorité, le vice-président sera issu de la minorité.
«Niet» absolu socialiste
Les statuts de la régie autonome sont donc passés avec une large proportion de «oui»: ceux de la majorité, ceux d’Écolo, mais l’autre groupe de l’opposition, le PS, a dit non. Non sans une certaine incompréhension par rapport au vote des Verts. La version de ces derniers: il faut construire en tenant compte de la réalité politique. Et puis, une régie pour Chevetogne, cela fait longtemps qu’ils la réclament. D’accord sur le principe, mais pas sur la manière, a lancé le chef de groupe Georges Balon Perin, craignant que le passage en autonomie du domaine relève du «piège à cons». S ans vision stratégique ni plan financier en amont, la Province pourrait assez facilement se désengager. Mais chez les Verts, on préfère participer au processus, en mettant des balises.
Rien de tout cela dans l’opposition socialiste. Qui a voté «non» aux statuts de la régie autonome. Elle s’est abstenue sur les amendements d’Écolo, qui ne constituent selon elle que «du toilettage». Car le problème de fond subsiste, a plaidé le chef de groupe PS, Antoine Piret. Pour lui et les siens, le «piège à cons» évoqué chez Écolo, est bien réel.
En substance, dans le clan rouge, on considère que le travail a été accompli à l’envers: il aurait d’abord fallu élaborer un projet pour le domaine (celui d’un musée vert est défendu par les socialistes) avant d’imaginer une structure administrative pour le mener à bien. Autre remarque: les trois syndicats représentés au domaine de Chevetogne ont émis «un protocole de désaccord» (sic) par rapport aux projets provinciaux. Preuve d’un sacré malaise, selon les socialistes, pour lesquels la majorité passe en force.
Du coup, le PS l’annonce: il ne siégera pas au conseil d’administration de la future régie (où on comptera 5 politiques et deux experts extérieurs, l’assemblée générale étant le conseil provincial).