Marché aux bestiaux de Ciney: les accusations de Gaïa, la réponse du directeur
Gaïa a visité trois marchés aux bestiaux, dont celui de Ciney, avec une caméra cachée. L’association fait état de manquements au bien-être animal et plaide pour la fermeture des lieux. Même s’il y a un mieux, reconnait-elle.
Publié le 16-11-2020 à 18h00
Un veau qui boite, des bovins qui marchent à la baguette, des bêtes qui souffrent d’une inflammation au niveau des articulations, d’autres ayant eu un traumatisme récent aux cornes, etc. Ces images prises dans trois marchés aux bestiaux du pays, dont celui de Ciney, ont été volées par Gaïa, l’association qui défend les droits des animaux, en caméra cachée.
Elles font l'objet d'une vidéo d'une dizaine de minutes publiées sur le Web et nourrissent un rapport dénonçant le traitement infligé aux bêtes dans ce type de structure. L'association veut que celles-ci soient, à terme, supprimées. «Ces marchés n'ont d'autres fonctions que le folklore, la tradition. La suppression de ces marchés s'inscrit dans l'importance du circuit court, en réduisant le risque de la propagation des maladies et en évitant les transports inutiles. Il est préférable pour le bien-être et la santé des animaux que les bovins et les vaches soient directement transportés de la ferme à l'abattoir», écrit Gaïa. En attendant la fermeture, elle plaide pour des contrôles renforcés.
«Pas d’atrocités extrêmes»
Au regard des documents divulgués par Gaïa, force est de constater que l’on est bien loin des images choquantes diffusées il y a vingt ans par les mêmes activistes et sur base d’un modus operandi similaire. À l’époque, elles avaient mis en lumière plusieurs faits de maltraitance.
Des vendeurs du marché de Ciney avaient d'ailleurs répondu de leurs actes devant la justice qui les avaient condamnés. «Nos conclusions ne mettent pas en évidence des atrocités extrêmes, reconnaît cette fois l'association. Cela n'empêche que les marchands/éleveurs doivent cependant changer leur mentalité, certains plus que d'autres, prendre sérieusement en compte les besoins des animaux et à tout moment les considérer comme des êtres sensibles.»
Gaïa épingle cependant des pratiques contraires à la législation en matière de bien-être animal: l’utilisation de bâton pour faire avancer le bétail; la longueur de la corde à laquelle les animaux sont attachés, jugée trop courte; l’accès à l’eau qui leur serait dès lors rendu difficile voire impossible; enfin, Gaïa pointe du doigt l’absence de soins apportés aux bêtes qui en ont besoin.
Un constat d’ores et déjà jugé trop… vache par les personnes visées (lire ci-contre). Et les deux points de vue semblent toujours difficilement conciliables… comme il y a vingt ans.