Ciney: une centaine de motos neuves s’empilent dans un seul garage
Parmi les réouvertures de ce lundi, celles des garages motos. L’un des problèmes: écouler des stocks énormes de produits plutôt «loisirs».
Publié le 11-05-2020 à 06h00
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À Ciney, Denis Rosmant, du garage portant le même nom, explique que ces dernières semaines, le téléphone n’a quasiment pas sonné. Mais ça recommence, doucement. Dès ce lundi, l’atelier va de nouveau entretenir des motos, les rendez-vous sont pris jusqu’à la fin du mois de mai. De ce côté, les affaires vont reprendre. Auparavant, les deux mécanos se trouvaient au chômage économique.
Le gros souci se trouve du côté des stocks de machines. «J'en ai livré deux en 8 semaines», calcule Denis. Les autres ventes, datant d'avant le confinement, n'ont pour la plupart pas été livrées. Les motards ne pouvaient pas rouler. Donc inutile d'immatriculer et d'assurer leur moto. Les livraisons, malheureusement, ne vont pas reprendre sur les chapeaux de roue. La grosse période de vente d'engins de loisirs, c'est entre avril et juillet. Aie. Avec la crise qui s'annonce, c'est le genre de dépenses auxquelles les «bikers» risquent de renoncer, au moins momentanément. D'autant que chez Rosmant et dans la région en général, 90% de la clientèle roule pour le fun: «A Bruxelles par exemple, c'est le contraire, c'est à 90% utilitaire, essentiellement des scooters. Ici, on vend plutôt des motos, beaucoup de trails et de roadsters».
«On va essayer de limiter la casse»
Denis Rosmant a sur les bras une centaine de motos neuves. Son commentaire, évident: «C'est énorme». Il faut ajouter 30 ou 40 machines d'occasion.
Le système s’est grippé. Les concessionnaires commandent des motos un an à l’avance, estimant le marché à venir selon leur expérience. Puis les commandes arrivent. Au printemps 2020, ce fut en même temps que le confinement.
«On va essayer de limiter la casse cette année», poursuit Denis. Mais pour les ventes, au minimum ça va être difficile. À considérer, même, que la saison des achats (parfois compulsifs, chez les motards) ne soit pas foutue. Il va sans doute falloir gérer les stocks actuels durant des mois, et encore les écouler en 2021. Idem pour tous les accessoires: casques, bottes, vêtements. Dans le garage de l'avenue de Namur, il y en a pour l'instant des tas et des tas. Tout avait été commandé pour la belle saison, qui fut celle de la sinistrose.
Denis Rosmant n'en reste pas moins relativement confiant: «Je pense que c'est tenable. On verra dans quinze jours. Pour l'atelier, ça ira. Les ventes, je ne sais pas. Suspense».