La vie après le maïorat (4): à Ciney, le Phénix Cheffert veut encore renaître
Ils ont été bourgmestres. Depuis un an, c’est fini. Comment le vivent-ils? Découvrez-le dans notre série couvrant nos éditions Namur, Basse Sambre et Entre-Sambre-et-Meuse. À Ciney, il avait reconquis le pouvoir en 2012, il l’a de nouveau perdu en 2018 et surprise, Jean Marie Cheffert l’annonce: «Je compte bien reprendre le mayorat de Ciney». En 2024.
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Publié le 13-01-2020 à 22h27
Jean-Marie Cheffert n'est pas le seul ancien bourgmestre à l'affirmer: «Je m'emmerde. Je vivais à 200 km/h à l'heure, je vis à 80 km/h. Certains matins, je me demande ce que je vais faire. Du jour au lendemain, ton téléphone ne sonne plus. Tu passes de trop à trop peu». Heureusement, continue le Cinacien, «j'ai pu retrouver des activités, je m'implique à la Province (chef de groupe du MR) et au Bureau économique de la Province (il préside BEP Expansion)».
Voilà, on aurait pu s'arrêter là en décrivant le quotidien d'un mandataire (il est aussi conseiller communal) de 62 ans orphelin de son mayorat. En bout de course politique? Surprise, l'intéressé nous annonce qu'il n'a pas renoncé à ses ambitions. Bien au contraire: «Je compte bien reprendre le mayorat de Ciney». Le syndrome du Phénix. Sachant que celui-ci a déjà réussi à renaître de ses cendres. En 2006, Jean-Marie Cheffert avait une première fois été éjecté du pouvoir. Il n'avait pas vu venir la défaite et ça l'avait cassé. Au point d'abandonner son poste de «simple» conseiller de l'opposition, en 2008. Cheffert avait sombré. Mais comme le vaisseau fantôme, il avait ressurgi en 2012. Le vieux briscard de la politique parvenait à reconquérir une majorité absolue.
Six ans plus tard, en 2018, Jean-Marie Cheffert se retrouvait à nouveau sur les bancs de l'opposition, balayé par la vague Deville. «Cette fois, la défaite, je l'avais vue venir. Mais dans la défaite, on peut avoir un regain d'énergie. Comme en 2012! Cette fois, j'aurai plus la niaque que je n'ai peut-être pas assez eue lors des dernières élections».
Et Frédérick Botin?
Le désir est là, mais nous ne sommes qu'en 2020, et les prochaines communales se tiendront en 2024. Donc, notre interlocuteur se laisse une marge d'appréciation: «Il faudra voir comment la Ville aura été gérée, il faudra que je sente s'il y a une demande de l'électeur cinacien». L'esprit de compétition, voire de revanche? «Non, je m'investis dans un domaine que j'aime, la politique».
Et que devient Frédérick Botin, dans tout cela? Nous parlons du successeur désigné de Jean-Marie Cheffert il y a moins de deux ans. Il était d'ailleurs en tête de la liste «Action». Réponse de celui qui aura 66 ans en 2024: «J'espère que Frédérick sera avec moi. Et si c'est lui qui l'emporte, ça m'arrange tout aussi bien. L'électeur en décidera. Je ne serai plus aussi catégorique en disant que c'est Botin. Non, le message, ce sera que Cheffert et Botin sont disponibles. Maintenant, il faudra voir l'évolution de chacun les prochaines années. Lui, pour l'instant, est parlementaire».
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Pour le reste, à part la politique, on ne peut pas écrire que le Cinacien a beaucoup de hobbies. Il le reconnaît: «J'avais arrêté la chasse, car je n'avais plus le temps. Je me dis que je vais reprendre. Au minimum en 2020, j'ai pris la bonne résolution de recommencer la pêche.»
Pour le reste: quelques jours par mois avec son fils à la mer, où il a un appartement. «Là tu marches, et j'y marche énormément». Autre passion: les lapins qui déambulent librement dans sa pelouse. Pas de cage. Il y en a partout!
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