Spectacle de la désolation à Beauraing: toitures arrachées, hall sportif par terre, 17 blessés
Il est 2h du matin lorsque nous arrivons sur place. Pour constater l’ampleur des dégâts. La scène est apocalyptique. Au Chemin Nicaise (qui longe l’Institut Notre-Dame du Sacré-Coeur), les toitures des maisons sont arrachées. Sur la rue gisent des câbles électriques et autres tôles dispersées. Un peu plus loin, une caravane a volé en éclat. Un évier trône sur le tas de débris.
Publié le 20-06-2021 à 05h50 - Mis à jour le 20-06-2021 à 06h01
Rue de l’Aubépine, c’est le désastre. La scène semble sortie tout droit d’un film de guerre. Rares sont les maisons qui ont conservé leur toit. La façade d’une habitation s’écroule devant nos yeux. Les poteaux électriques sont pliés en trois, en quatre. Les arbres sont arrachés. De la tôle traine partout.
«C'est le carnage, pire que la guerre», lâche Marie-Josée Dion, une riveraine de la rue de l'Aubépine sous le choc. Son toit a été touché à trois endroits et la porte-fenêtre de son living a été brisée de façon violente par une longue planche de bois alors qu'elle s'y trouvait. «J'ai eu la peur de ma vie!» A l'étage, des tuiles de la maison voisine ont fait éclater les vitres d'une fenêtre… que le propriétaire venait tout juste de fermer. «A une seconde près, j'étais mort », lâche André Grosvarlet.
Autour de chez eux, c'est le cataclysme. «Des toits sont arrachés depuis le Pèlerin jusqu'au Aldi. Les arbres sont couchés sur la route. C'est invraisemblable.»
Mais la scène la plus désolante se situe à l’Institut Notre-Dame du Sacré-Cœur. Là, le hall de sport a volé en éclat. Tout est par terre. Il n’en reste rien. De la tôle du toit a explosé partout dans les jardins et sur les routes avoisinantes. Jusqu’à plus de trois kilomètres de là. Les responsables de l’établissement scolaire se rendront sur place ce dimanche matin pour constater l’ampleur des dégâts.
De cette mini-tornade (on parle de deux minutes!) à la vitesse démesurée, dix-sept blessés légers sont à déplorer. La plupart des personnes blessées se trouvaient au café Le Pèlerin au moment où les tourbillons ont tout emporté sur leur passage, détruisant également une partie de l’établissement Horeca, véritable lieu de rencontre des Beaurinois. Les blessés ont été pris en charge et dispatchés dans les ambulances.
Le plan d'urgence communal a été déclenché, confirme le bourgmestre Marc Lejeune, vers une heure du matin, avant d'entrer en réunion pour faire le point sur la situation. «On doit notamment vérifier que toutes les maisons ont bien été visitées par les pompiers».
Une cinquantaine d’habitations ont été touchées. La plupart des habitants ont été relogés dans la famille ou chez des amis. Six personnes ont été logées à l’hôtel par la Commune. Un local du Centre culturel a aussi été ouvert pour rassembler les personnes en difficulté.
Les rues de l’Aubépine et le Chemin Nicaise ont été fermés à la circulation, vu l’ampleur des dégâts. La police de Bruxelles est venue en renfort. 27 policiers de la capitale ont été dépêchés sur place pour gérer le périmètre de sécurité établi. Des rondes ont été organisées toute la nuit.
«C'est la catastrophe de chez catastrophe», lâche ce pompier qui avoue ne jamais avoir vu ça.
La rue des Ardennes (accès vers Winenne) a par ailleurs aussi été lourdement impactée. Des câbles électriques et des arbres sont tombés sur la chaussée. Deux personnes ont été blessées au castel.
Notons aussi que quelques animaux ont été lourdement touchés par des projectiles.
«Après une année de m…, il fallait bien encore ça», lâche le bourgmestre, dépité, avant de rentrer chez lui, vers 4h du matin.
Une conférence de presse est prévue à l’hôtel de Ville de Beauraing à 11h, ce dimanche.