Didier Want, l’ancien échevin d’Assesse, face au tribunal : «J’ai perdu pied»
L’ancien échevin d’Assesse est poursuivi pour des faits de harcèlement à l’encontre de deux anciennes compagnes.
Publié le 30-05-2022 à 14h00 - Mis à jour le 31-05-2022 à 08h59
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« J’ai les plus profonds regrets, j’ai eu des comportements inappropriés qui ont blessé certaines personnes.Je leur présente mes excuses.. J’ai perdu pied […] J’ai aussi vécu cent jours en enfer.J’ai tout perdu: mon emploi, des amis, un engagement politique de vingt ans… »
Le visage est fermé mais l’émotion est bien présente dans la voix.Didier Want, ancien échevin de la commune d’Assesse, veut aussi faire passer un message, lors de son passage, ce lundi matin, devant le tribunal correctionnel de Namur. Le Courriérois est poursuivi pour des faits de harcèlement commis, en 2016 et 2017, à l’encontre de deux anciennes compagnes. Tout démarre à chaque fois au moment de la rupture. "Il ne supporte pas la solitude.Il part alors dans tous les sens", relève Régine Cornet, pour le procureur du roi. Des SMS de plus en plus agressifs, des emails dans lesquels il dévoile l’intimité de celle qui a partagé sa vie, de nombreuses visites aux abords mais aussi à l’intérieur des habitations des "ex"…La liste est longue. Didier Want n’hésite pas non plus à impliquer l’entourage immédiat de ses anciennes compagnes.Au papa ou à l’ex-mari d’une victime, il enverra ainsi des copies d’écran d’un site libertin auquel la dame s’est inscrite. Il fera de même avec l’employeur de son "ex". "Il semble dénoncer le fait que son ancienne compagne fréquente ce genre de site", intervient-on du côté des avocats des parties civiles. "Or, c’est aussi sur ces sites qu’ils s’étaient rencontrés."
Deux mandats d’arrêt
"Il était dans une période chaotique", décrit MeAlexandre Wilmotte.L’avocat de la défense parle aussi d’une relation plutôt "Je t’aime, moi non plus" entretenue avec la première victime. "Il a encore des sentiments amoureux.Elle le quitte sans donner d’explications et lui, il pose des questions pour connaître les raisons."
Des plaintes sont déposées en 2016.La Justice hausse (enfin) le ton.Didier Want est placé deux fois sous mandat d’arrêt, chaque fois pour le non-respect de conditions imposées. "Mais il n’y a plus rien eu depuis ce moment-là", souligne aussi Régine Cornet.La représentante du ministère public ne s’oppose pas à une suspension du prononcé, une vraie mesure de clémence.
Peu avant, Didier Want a insisté sur le gros travail qu’il a effectué sur lui-même ces cinq dernières années. "Pour comprendre mes failles et ne plus jamais rencontrer ce genre de difficultés à l’avenir", appuie-t-il.C’est assurément la meilleure voie à suivre jusqu’au jugement, le 27 juin, mais aussi après le prononcé, quel que soit son contenu.