Gesves: le port du masque dès 6 ans: la goutte de trop! (photos et vidéo)
Une vingtaine de parents se sont rassemblés lundi matin devant l’école communale de l’Envol à Faulx-les-Tombes (Gesves) pour protester contre le port du masque dès 6 ans. "Bas les masques", "Fini la mascarade!" ont-ils scandé. Ils réclament sa suppression.
Publié le 06-12-2021 à 18h14
Arborant leur plus beau masque de carnaval, des parents d'élèves se sont rassemblés lundi dès 8h15 devant l'école communale de l'Envol, à Faulx-Les Tombes. Pas pour célébrer le mardi gras, mais pour protester contre la triste comédie à laquelle ils assistent. "Devant l'aberration des mesures du gouvernement d'imposer le masque aux enfants dès 6 ans, c'est un devoir citoyen de s'y opposer, estime Jonathan, qui est à la fois père et enseignant.
Cette mesure-là, c'est vraiment la goutte de trop! Ça ne doit pas être facile pour la directrice de se positionner entre les obligations gouvernementales et la nécessité de garder une certaine humanité." C'est l'association de parents qui a pris l'initiative de mobiliser les troupes après la décision annoncée vendredi par le comité de concertation. "Ma fille de 9 ans ne souhaite pas porter le masque car ça la gêne. Mais elle se demande si elle risque d'être rejetée par ses camarades ou ses profs si elle ne le met pas. Avec le discours culpabilisant que l'on véhicule, elle en vient à porter le masque contre son gré!" regrette Alexandra. "On était déjà dans une société qui nous culpabilise sans cesse mais à présent, c'est encore pire", souffle une autre mère à côté d'elle. Qu'en pensent les premiers concernés? "C'est nul", nous lance un écolier. "C'est bien et pas bien en même temps, nuance un autre. C'est bien pour ne pas être malade et transmettre le petit virus. Mais ça fait mal et ça empêche de respirer."
Hervé, lui, avait sorti un chapeau de bouffon. "Depuis deux ans, on aurait dû trouver un mode de fonctionnement stable. À la place, c'est un sauve-qui-peut permanent, déplore le père de famille. On a l'impression qu'on prend des mesures parce qu'il faut en prendre alors qu'on n'est pas sûrs de leur efficacité. Ces règles résultent d'un compromis politique derrière lequel il n'y a plus vraiment de base scientifique. Aucun expert ne dit que cette mesure arrêtera l'épidémie. J'en ai marre qu'on soit pris pour des bouffons!"
Des groupes de parole

La colère était bien présente même si l'ambiance est restée bon enfant. Au milieu de cette mobilisation, il y avait la directrice de l'école, Christine Pitance, partagée entre ses convictions de citoyenne et ce qu'on lui impose. Elle a passé une bonne partie du week-end derrière son ordinateur pour communiquer avec les enseignants, les parents, le pouvoir organisateur et ses homologues d'autres écoles. "Cette mesure ne va pas être facile à gérer dans une classe, en plus de tout le reste. J'imagine que les enfants vont éternuer dans le masque, qu'il va traîner partout, qu'ils vont peut-être se l'échanger entre élèves… ça ne va pas être simple, craint-elle. J'aurais voulu avoir au moins une semaine pour aller dans les classes, mieux expliquer aux élèves la raison du masque, la manière de l'utiliser, etc. L'enseignant le porte depuis longtemps mais c'est la première fois qu'on touche aux enfants. On leur explique tout ça depuis ce matin et on le fera aussi ces prochains jours. On va aussi organiser des espaces de parole où ils pourront déposer tout ce qui est difficile. Les enfants sont parfois pris dans des conflits de loyauté, entre un parent qui refuse qu'il porte le masque et la volonté de faire comme ses camarades ou parce que l'école le demande."
Pour elle, ce sera là tout le rôle de l'enseignant, d'accompagner l'élève au mieux, de façon bienveillante. "On ne veut pas faire de ségrégation, mettre de côté des enfants qui n'ont pas de masque, ou les juger, poursuit la directrice. Je ne veux pas me positionner pour ou contre le masque parce que c'est binaire et je pense qu'il faut être beaucoup plus nuancé. Par contre, je ne pourrai jamais accepter de devoir fermer la porte de l'école à des enfants qui n'auront pas le masque. L'école est un lieu d'apprentissage ouvert à tous!"
Mobilisation mercredi à Assesse
Une mobilisation masquée aura aussi lieu mercredi sur l'Esplanade des citoyens, à Assesse. Elle est organisée par un père de famille et un ami à lui. "Quand j'ai annoncé à ma fille de 8 ans l'obligation du port du masque, elle a pleuré. Stop! Nous avons déjà été assez résilients. Je travaille dans la santé. Je crois au vaccin, au masque et aux mesures de protection mais il faut arrêter d'agir de manière incohérente et de s'attaquer à nos enfants, qui ne vont peut-être pas porter le masque comme il faut, qui vont avoir du mal à s'exprimer avec, etc. Ça les rend inquiets, plus nerveux voire plus agressifs, explique le père. J'organise cela avec un ami éducateur à l'Institut Saint-Louis Namur. Lui travaille dans le secondaire mais il voit aussi ses élèves en déperdition: ils ont des problèmes pour suivre les cours, sont en échec ou dépriment et les centres PMS n'ont plus assez de monde pour gérer ceux qui décrochent et ne sont pas bien."
Ce qu'il a nommé "Mobilisation contre le port du masque pour nos enfants de -12 ans" sur Facebook est prévu de 12h30 à 13h. "Nous sommes en questionnement plutôt qu'en rébellion, précise-t-il. Pourquoi nos enfants subissent ces contraintes alors qu'il y a d'autres mesures que nos politiciens pourraient prendre pour les adultes et qu'ils n'osent pas prendre? Peut-être aurait-il fallu fermer les écoles maintenant jusqu'aux vacances pour casser la chaîne de transmission du Covid? C'est une question." L'incohérence des mesures et la crainte que celles-ci se durcissent encore motivent sa démarche. Il invite donc enfants et parents à venir mercredi à Assesse avec un masque de carnaval ou de super-héros. "À la fin, on demandera à chacun de tirer la langue pour prendre une photo, comme un pied de nez à ces mesures qui n'ont plus de sens, pénalisent les enfants, et montrer notre total désaccord."