Georges Gilkinet: la chance de se rendre utile
Chaque jour, nous contactons une personnalité namuroise pour voir comment elle vit le confinement. Aujourd’hui,Georges Gilkinet, chef de groupe Ecolo à la Chambre et président du conseil communal d’Assesse.
Publié le 26-04-2020 à 00h00
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Georges Gilkinet, à quoi ressemblent vos journées de parlementaire?
Ce sont de très longues journées. Entre 6 h et 23 h, ça n’arrête jamais, avec juste le temps de manger un bout, mais sans pouvoir mettre le nez dehors alors qu’il fait si beau. Entendons-nous bien, je ne me plains pas. Je considère comme une chance de pouvoir me rendre utile dans la crise profonde que traverse le pays. C’est mon devoir d’élu et il mérite que j’y consacre toute l’énergie requise.
Vous êtes en télétravail?
Je me rends deux fois par semaine à la Chambre. En train, souvent seul dans le wagon! Les parlementaires votent à distance, mais mon rôle de chef de groupe est d’être présent. Pour le reste, je bosse à la maison. J’ai trois ou quatre téléconférences par jour pour mon travail parlementaire, plus les réunions virtuelles internes à Écolo. Là, je sors d’un bureau politique: on était 150 personnes connectées! J’ai par ailleurs un ou deux contacts par semaine avec nos mandataires locaux, comme Philippe Noël à Namur, Isabelle Groessens à Gembloux ou Albert Mabille à Floreffe. Le but est de faire circuler les bonnes idées entre les Communes et d’être le relais de leurs difficultés au Parlement.
Vous vous octroyez bien quelques respirations?
Oui, heureusement qu’il y a le week-end pour sortir le vélo, aller courir ou se plonger dans un roman. Je suis conscient de vivre un confinement privilégié: à la maison, nous avons deux grands enfants qui se gèrent et nous avons un jardin. C’est très différent de devoir télétravailler dans un appartement tout en s’occupant de jeunes enfants.
Dans quel état d’esprit traversez-vous cette séquence?
J’ai un sentiment de gravité par rapport à la situation ainsi qu’un respect immense à l’égard de ceux qui sont sur le terrain dans les hôpitaux. Je constate aussi que la Belgique, pourtant un pays riche, a été incapable d’organiser rapidement un testing dans les maisons de repos. C’était l’urgence absolue, je l’ai répété quatre fois au Parlement… Mais nous devons retenir notre colère pour nous concentrer sur la recherche de solutions, aux côtés du gouvernement, en le secouant quand il le faut. Identifier les responsabilités, ce sera pour plus tard. La priorité actuelle, elle est triple. Un: apporter des réponses à l’urgence sanitaire, avec notamment la fourniture de masques et de testings pour les maisons de repos. Deux: trouver des solutions pour les plus fragiles, ceux à qui échappent les aides publiques comme les artistes, les intérimaires ou les maraîchers. Trois: penser à l’après, voir comment financer le trou budgétaire, quelles leçons tirer de ce qu’on a subi et veiller à relocaliser certaines productions essentielles.
Qu’en est-il de l’activité politique à Assesse?
On peut faire avancer des dossiers de fond, comme la réflexion sur la mobilité que porte Écolo, mais il y a aussi toute une série de dossiers qui sont bloqués. Le conseil communal a tenu une réunion virtuelle informelle qui s’est très bien passée. Nous devrons bientôt nous réunir physiquement, dans les formes cette fois, et avec des modalités adaptées. Il faut aussi saluer l’administration, qui continue d’assurer les missions essentielles. Je pense à l’état civil, aux travaux, au CPAS, aux accueillantes dans les écoles.