Éoliennes de Florée : une contre-étude d'incidences
Des opposants au projet éolien de Florée, actuellement à l'enquête, déposent une analyse critique de l'étude d'incidences.
- Publié le 12-03-2010 à 10h02
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C'est une analyse technique de 72 pages du projet éolien Alternative Green à Florée (Assesse). Une « contre étude d'incidences » qui met en doute la crédibilité de l'étude d'incidences« officielle » réalisée par le bureau SGS. Le texte est rédigé par le collectif Vent de Raison, dont on connaît la farouche opposition au développement de l'éolien ailleurs qu'en mer. Le document sera présenté lundi au bourgmestre de Gesves, l'une des trois communes, avec Assesse et Hamois, où le projet est à l'enquête publique jusqu'au 15 mars. Voici les conclusions de cet exercice, qui viendra s'ajouter aux 3 000 lettres déjà annoncées par les opposants.
1. Le rendement du parc est surévalué. L'auteur de l'étude d'incidence annonce un taux de capacité par éolienne de 1961 heures par an, Vent de Raison calcule un taux de 1357 au mieux. La balance entre bénéfice énergétique et coût environnemental n'est pas intéressante. « La productivité du projet est totalement insuffisante », dit Vent de Raison .
2. On oublie une série de monuments et sites classés d'où le parc sera visible. Vent de Raison constate que l'auteur de l'étude d'incidence a réalisé son relevé dans un rayon de 5 km autour du parc alors que le « Cadre de référence pour l'implantation d'éoliennes en Région wallonne » suggère dans ce cas de figure un rayon de plus de 15 km. Au sein duquel figurent une trentaine d'édifices ou de sites d'intérêt supplémentaires, jusqu'à Havelange et Ohey.
3. L'étude minimise les situations de co-visibilité. Le parc de Florée aura pour voisins le parc existant de Dorinne et les parcs en projet de Sovet et Pessoux. Or, selon Vent de Raison, l'étude d'incidences oublie de mentionner une série d'endroits qui seront affectés simultanément par les quatre parcs.
4. L'étude d'incidence conseille la suppression de la seule éolienne n° 5. Or selon Vent de Raison elle n'est pas la seule à nuire à la « lisibilité » du parc. Elle n'est pas la seule non plus à représenter un danger pour les chauves-souris qui évoluent dans le secteur. Vent de Raison relève que la plupart des éoliennes se trouvent à moins de 200 de la lisière de bois, ce qui contrevient aux prescriptions du « Cadre de référence pour l'implantation d'éoliennes en Région wallonne ».
5. Les photomontages travestissent la réalité. Selon Vent de Raison, certains angles de vue ont été choisis en raison du résultat avantageux pour le promoteur. Et d'autres points de vue pourtant essentiels auraient été carrément omis.
6. Nuisances sonores : des normes trop laxistes. Trois éoliennes devront être bridées pour ne pas gêner par leur bruit les habitants des maisons les plus proches (situées à 400 et 450 mètres), note l'auteur de l'étude d'incidences. Pour Vent de Raison, les normes prises en compte sont trop laxistes : l'Académie française de médecine déconseille l'implantation d'éoliennes à moins de 1500 mètres des habitations.
6. Un niveau de dépollution inconnu. Vent de Raison regrette que l'étude d'incidence évalue l'impact sur les émissions de gaz à effets de serre sans tenir compte de la pollution des centrales classiques qui entrent en action lorsque les éoliennes ne tournent pas.
7. Silence quant à la dépréciation immobilière. L'étude d'incidence ne donne pas de réponse, relève Vent de Raison, aux riverains qui demandent une indemnisation à titre de compensation pour la dévalorisation de leur propriété, ou une réduction du précompte immobilier. Le collectif s'étonne de ce que la commune d'Assesse touchera environ 1 280 000 € pour « préjudice environnemental » alors que ce sont les riverains qui subissent le préjudice.