Anhée : deux jours dans une ambiance "mai 1940"
Le Musée du souvenir de Haut-le-Wastia va souffler vingt bougies. En mai comme il se doit, car il raconte l’invasion de mai 1940 dans la région. Également au programme de ses bénévoles, des commémorations qui s’annoncent assez spectaculaires, mais sans jamais négliger la rigueur historique.
Publié le 03-03-2023 à 15h21 - Mis à jour le 03-03-2023 à 15h23
Dominique Halloin préside l’ASBL gestionnaire du Musée du souvenir dont il est le pionnier, encadré de bénévoles (une trentaine aujourd’hui). L’inauguration date de mai 2003, quand ce passionné, rejoint par d’autres, a investi une partie de l’école communale de Haut-le-Wastia, mise à disposition par la Commune d’Anhée. C’était jadis le logement de fonction de l’instituteur responsable de l’établissement.
On va donc souffler vingt bougies, mais ce n’est pas cet anniversaire qui mobilise presque jour et nuit M. Halloin. Car dans quelques semaines, lui et ses amis organisent parallèlement de grandes commémorations des événements de mai 1940. Elles devaient avoir lieu 80 ans plus tard, en 2020, mais pour cause de Covid, ce sera finalement les 13 et 14 mai prochains. D’où cette concomitance avec l’anniversaire du musée, qui tombe finalement bien.
Face à la guerre éclair
Dans deux bons mois, durant deux jours, le village de Haut-le-Wastia sera replongé dans l’ambiance de mai 1940, la période sur laquelle se concentre le musée, soit ce qui s’est passé dans la région entre le 10 et le 18: l’invasion allemande et plus particulièrement les batailles de la Meuse. Le fleuve a notamment été franchi à Houx, les troupes hitlériennes ayant violé la neutralité belge. Voilà comment les Belges ont été concentrés au niveau des ponts (avec ordre de les faire sauter, comme celui d’Yvoir) avant de se diriger vers les fortifications de Namur, tandis que les troupes françaises, essentiellement, tentaient de résister à la Blitzkrieg, les Allemands ayant contourné la ligne Maginot tout simplement en passant par chez nous. Rien n’a arrêté l’envahisseur, mais ça a ferraillé dur en bord de Meuse, dans la vallée de la Molignée, à Haut-le Wastia, puis vers Flavion, etc. Au fur et à mesure d’un inexorable recul.
Bivouac, cortège historique…
Les Français ont payé un lourd tribut. Voilà pourquoi un monument à leur mémoire existe à Haut-le-Wastia, ce souvenir étant depuis vingt ans assez superbement enrichi dans le musée. Les 13 et 14 mai prochains, ce sera encore davantage le cas, 83 ans après les événements. Au programme notamment, l’installation de bivouacs dans le village, avec une cinquantaine de véhicules militaires d’époque et une centaine de reconstitueurs. Précision de Dominique Halloin: "Ce n’est pas du folklore, mais de l’histoire." La rigueur historique, au Musée du souvenir, on y tient par-dessus tout. On verra aussi un cortège historique de 300 mètres avec ces véhicules ; il s’agira parallèlement de mettre en scène l’exode, avec des habitants de l’entité comme acteurs. Au musée, on a toujours le document signé par le garde champêtre, qui relayait l’ordre d’évacuer le village. Voilà qui parle encore aujourd’hui en Europe, malheureusement.
On annonce par ailleurs la venue d’une septantaine de descendants de combattants français (et même de trois vétérans), une marche aux flambeaux vers le mémorial, une balade historique dans le village, un concert, etc. La grosse artillerie !
Nous reviendrons en détail en temps utile sur ces deux journées exceptionnelles. Depuis 20 ans (lire par ailleurs), le musée en lui-même est également exceptionnellement bien imaginé et pourvu en pièces ainsi que documents… exceptionnels.
Ouvert de mai à la mi-octobre le samedi, le dimanche et les jours fériés de 13 h 30 à 18 h. Le reste de l’année sur rendez-vous pour groupe. Place des Français, Haut-le-Wastia.