La Villa des Lapins à Anhée: renaissance d’un patrimoine rococo
Il a fallu un an de travail aux deux jeunes associés pour rénover la Villa des Lapins, unique en son genre. Ils l’exploitent depuis quelques semaines.
Publié le 19-08-2022 à 19h11 - Mis à jour le 19-08-2022 à 20h12
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Une incroyable façade faite de bas-reliefs en maçonnerie évoquant notamment la chasse. Le bâtiment ne passe pas inaperçu dans la vallée de la Molignée, à Warnant (Anhée). Depuis 1890. C’est écrire s’il s’inscrit dans l’histoire locale, au chapitre « étrangetés ».
C’est la célèbre « Villa des Lapins ». Pourquoi ce nom? Plusieurs versions circulent, le plus amusant est ne pas trancher entre elles. Retenons celle du rendez-vous coquin d’aristocrates libertins (lire notre encadré). De chauds lapins!
Elle tournait à rien depuis des années, voilà pourquoi son propriétaire, le gestionnaire des draisines de la Molignée, l’a vendue à deux jeunes gaillards désireux de la rénover et de l’exploiter. Maxime André et Antoine Prevoo l’ont achetée à la mi-mai 2021, ils ont tout refait de leurs mains. Sauf la fameuse façade, en excellent état depuis une rénovation, en 2004. Mais à l’intérieur, ce fut un sacré chantier. Priorité: la mise à nu des murs pour les laisser respirer et sécher durant quelques mois. Puis tout le reste. Vraiment tout.
Les associés s’étaient donnés un an pour tout terminer, il leur a fallu deux semaines de plus. Bref, ils ont atteint leur objectif, non sans fierté. Antoine est menuisier, ça aide. Maxime, lui, vient du monde de l’événementiel, il n’est pas davantage avare en efforts.
Leur but, c’était d’exploiter ce lieu de caractère comme il le fut jadis. Cet objectif est lui aussi atteint. L’établissement a rouvert le 1er juin dernier. Malheureusement, quinze jours plus tard, un chantier de réfection de la route de la Molignée bloquait longuement tout accès à la taverne, qui a évidemment conservé le nom de "Villa des Lapins". Mais bon, par après, l’activité a bien décollé.
Label (très) insolite
La formule pour laquelle ont opté les deux néophytes de l’horeca est simple: un bistrot de terroir proposant, outre les boissons, de la petite restauration, composée de produits locaux. Comme les Petits-Gris de Warnant, des voisins tout proches, ou encore des "crochons", spécialité locale à base de fromage de la ferme de Chertin. Proximité aussi avec la biscuiterie artisanale Destrée, installée depuis peu à quelques centaines de mètres de l’établissement le plus rococo de Belgique (au minimum), qui lui fournit des moelleux, parmi d’autres douceurs.
Ce n’est pas mal parti du tout, explique Maxime, qui vit au premier étage de la Villa. Des habitués y ont déjà leurs rendez-vous récurrents. Les touristes sont également curieux de rejoindre cet endroit que les deux gérants "vendent" sur les réseaux sociaux en surfant sur son aspect très insolite. En dégustant une bière (par exemple de Maredret ou une cuvée du Crochon) et une assiette de charcuterie, on a droit à la lecture de quelques feuillets qui révèlent des secrets sur les origines de la Villa des Lapins, tout en laissant planer bien des mystères.
Un lieu de caractère revit grâce à Antoine et Maxime. Contents après quelques semaines d’exploitation. Mais pour un véritable premier bilan, il faudra attendre, et expérimenter les réalités des périodes plus creuses. Les associés y vont doucement, avec prudence. Ils travaillent à deux, avec le seul renfort occasionnel d’une étudiante. L’aventure ne fait que commencer.