À Hun, la première centrale flottante a pris l’eau
Une centrale hydroélectrique était testée à l’écluse de Hun. Mais le système n’a pas résisté aux humeurs de la Meuse.
Publié le 09-07-2011 à 05h00
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En 2009, une centrale hydroélectrique flottante était installée sur l’écluse de Hun, qui relie les territoires d’Anhée et Yvoir. Elle devait servir de test avant de se lancer dans un vaste programme en Haute-Meuse, où il est prévu d’équiper 9 barrages pour produire de l’énergie verte. L’appel d’offres lancé par la Sofico (Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures) avait été remporté par Énergie Fleuves, consortium de quatre entreprises, dont Rutten Électromécanique, concepteur de l’ouvrage.
Tout avait bien commencé, nous dit Luc Duchêne, administrateur-délégué d'Énergie Fleuves: « En dix mois de fonctionnement, la production d'électricité se situait 10% au-dessus de nos espérances ».
Nous avions présenté l’infrastructure à l’époque, nous nous sommes étonnés de ne plus la voir, ces derniers mois. Que s’est-il passé ?
Durant l’hiver dernier, la Meuse était en crue, elle atteignait le débit de 1 250m3 par seconde. Comme prévu au-dessus de 400m3, la centrale flottante a été amarrée un peu en aval de l’écluse, afin d’éviter tout dégât. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, le patron d’Énergie Fleuves le confirme, en refusant d’en dire plus.
Hugues Petit, ingénieur du Service Public de Wallonie (SPW) en charge de ce tronçon de Meuse, accepte pour sa part de nous faire part de ses propres constatations: « On suppose que des bois sont passés à l'intérieur des turbines, cela a fait céder les câbles, tout a pivoté de 180 degrés. Pourtant, la centrale était amarrée des deux côtés. Je suppose que les arbres ont causé un phénomène de contrepoids ».
Le projet n’est pas abandonné
Précisions d'Énergie Fleuves, par la voix de Luc Duchêne: « D'accord, on a eu un cas de force majeure, mais le projet n'est pas abandonné. La société Rutten s'occupe de modifier l'ouvrage, on a des solutions, sur lesquelles planche le bureau d'étude. On y travaille, on avance bien. On pourra réinstaller la centrale, mais pas avant le début de l'année prochaine ».
Une nouvelle période de test devrait commencer en 2012. Message de celui qui a remporté le marché de concession: « Il s'agit de l'intérêt commun, il est dommage de gaspiller l'énergie que peut produire la Meuse. On peut fournir 2 500 ménages en électricité, par barrage, et il y en a 9 à équiper en Haute-Meuse ».
Ce ne serait que partie remise.¦