Procès de Grégory Henry: le crime qui a secoué Anhée
Le procès de Grégory Henry commence aujourd’hui. En 2009, l’Anhétois a tué un autre Anhétois, Fabien Dupont. Pourquoi ?
Publié le 31-05-2011 à 07h00
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Nous sommes le 5 février 2009. Grégory Henry, 36 ans, ouvrier communal à Anhée, père de famille jusque-là sans histoire, se rend au domicile de Fabien Dupont, 44 ans. Les deux se connaissent de longue date et sont très connus dans l’entité. Le premier est trésorier de l’ASBL de gestion du hall omnisports, le second y est actif, il est aussi la cheville ouvrière du club de volley. Ce soir-là, ils ont une explication sur un trou de 4000 euros dans la caisse, cela se termine dans un bain de sang. Grégory Henry poignarde à plusieurs reprises la victime.
La scène de crime se situe à la chaussée de Dinant, là où Fabien Dupont vit avec ses parents, ces derniers sont absents pour quelques jours. Le meurtrier retourne chez lui, à la rue de la Bossière, soit de l'autre côté du village. Il passe la soirée en famille, s’en va dormir, et imagine un scénario pour se couvrir. En pleine nuit, il quitte le lit conjugal en douceur, se glisse dans sa voiture, et retourne sur les lieux de son forfait. Là, il tente de maquiller le meurtre en vol qui aurait mal tourné. Il fracture portes et fenêtres, il emporte des objets; télévision, tour d’ordinateur, GSM, et quelques autres bricoles. Il les jette ensuite dans la Meuse, avant de retourner chez lui, espérant que la police penchera pour la thèse de l’agression nocturne par des malfrats de passage. La section criminelle de la police judiciaire fédérale de Dinant ne tombera pas dans le piège. À force d’habitude, les enquêteurs se sont immédiatement rendus compte de la grossièreté du procédé.
Encore faut-il trouver le coupable. D’emblée, les investigations se concentrent sur le village d’Anhée, en émoi. Grégory Henry continue la comédie, rendant visite à la famille du défunt, proposant son aide pour les funérailles. L’étau se refermera peu à peu sur l’auteur des coups de couteau. Il avouera le 23 février 2009, soit 18 jours après la funeste soirée. Le village d’Anhée était en émoi, il est cette fois sous le choc.
Comment il serait parti en vrille
Personne n’aurait imaginé que l’ouvrier communal soit capable d’une telle violence. L’incompréhension règne depuis plus de deux ans, les assises de Namur devront répondre à une question: pourquoi?
Thèse du parquet: il s’agit d’un meurtre prémédité, afin d’éliminer celui qui avait mis au jour un trou dans la caisse. La défense, sans en dire davantage pour l’heure, contestera le mobile. Commentaire de Me Raphaël Papart: « Il n’a pas tué pour couvrir le détournement. C’est plutôt la thèse des journalistes et de l’avocat général. Nous expliquerons comment un homme, jusque-là sans histoire, est parti en vrille ». Les défenseurs de l’accusé contesteront également la préméditation, même si Grégory Henry est parti de chez lui avec un couteau: « A ce moment, il n’avait pas l’intention de tuer ». Il faudra en convaincre le jury de la cour d’assises, qui sera constitué ce mardi. Début des débats lundi prochain.¦